Suite aux élections de mardi, plusieurs blogueurs ont déjà repris du service et ont publié d’excellents billets qui provoquent de bons échanges. Mon itinéraire régulier m’a amené à laisser quelques commentaires ici et là et il m’est venu à l’idée de reprendre certains extraits pour vous faire part de certaines de mes convictions…
Après avoir pris connaissance du bilan de campagne électorale présenté par Alexis St-Gelais, je me suis joint à Renart L’Éveillé pour questionner le manque de confiance des électeurs envers notre système électoral:
« C’est une chirurgie complète dont a besoin notre démocratie. Sans la réforme du mode de scrutin vers une « proportionnelle », le résultat des élections ne sera plus représentatif des préoccupations des citoyens.
Le vote pour les Verts et celui pour le NPD sont des gestes de conviction. Des gens préoccupés par l’environnement et d’autres par la situation précaire des travailleurs. Ces deux groupes représentent le quart de la population canadienne mais n’obtiennent que 12% des sièges. Sans compter qu’un grand nombre d’abstentionnistes auraient probablement appuyé un ou l’autre s’ils avaient la conviction que leur vote aurait une signification et un poids.
Ça fait quarante ans que le Québec réfléchit à la question. TOUS les partis politiques ont suggéré l’idée de réviser le mode de scrutin. Tous, par les voix de René Lévesque, Mario Dumont, Benoit Pelletier, Jean-Pierre Charbonneau, Françoise David, Guy Rainville… ont souhaité une représentation électorale plus juste, adaptée aux nouvelles réalités.
Quatre citoyens sur dix ne votent pas. N’est-ce pas là un signal d’alarme? Le maintien du vote nominal à un tour doit faire l’affaire de quelques-uns… »
Avec son approche poétique habituelle, MFL du blogue Regardez La Musique partage son malaise face à la montée de la droite. J’en ai profité pour lancer quelques questions sur la réalité québécoise:
« On fera quoi aux prochaines élections provinciales? Serons-nous les otages du Parti Québécois parce que nous tenons à nous donner un pays? Comment nous comporterons-nous devant ces nouvelles propositions de développement pétrolier dans notre beau fleuve? Comment défendrons-nous l’aspect public de notre système de santé?
Et essayons de comprendre ce qui se passe à Québec au lieu de creuser l’écart. Nous ne serons jamais capables de faire l’indépendance du Québec si nous alimentons cet inconfort qui existe entre les deux villes. Nous devions nous rapprocher des québécois lors du 400ème. Je sens qu’on s’éloigne de plus en plus. Ça doit en arranger quelques-uns… »
Qui aurait cru que notre génération pourrait traverser une période aussi sombre que le krash de 1929? Suite à la lecture d’un autre article d’Alexis sur le blogue À Mon Humble Avis, je tente d’y apporter mon grain de sel:
« Deux réalités nous frappent. La structure même du système capitaliste et les habitudes de consommation du monde occidental. Je ne crois pas qu’il soit question ici de gauche ou de droite. Historiquement, l’expression « de gauche » réfère au pouvoir du peuple, à la solidarité, à la justice, à la protection du bien commun et à une équitable répartition de la richesse. Que ce soit Keynes ou Friedman, le peuple n’est pas impliqué, pas consulté. Au contraire, il devient le joueur, voire l’esclave de ce jeu monétaire…
Il y a donc un problème « écono-politique » et un problème de comportement de société. Nos habits de citoyens ont été transformés en déguisements de consommateurs. Nous sommes appelés à consommer à outrance et nous répondons à cet appel depuis de nombreuses années. Cette mobilisation occidentale à acheter des biens inutiles qui apparemment font rouler l’économie et nous procurent satisfaction personnelle nous amène directement vers une catastrophe. L’écroulement des marchés n’est que le premier indice. La pollution et l’incapacité de gérer les déchets seront les prochains problèmes reliés à ces habitudes.
Le citoyen est devenu consommateur. C’est une des raisons qui expliquent le désintéressement face à la politique. Quatre consommateurs sur 10 ne votent pas. Ça ne rapporte rien qu’ils disent. »
Photo: Hanna Lerski – Flickr