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Y’a pas que l’économie qui est malade

Posted by lutopium sur 26 mars 2009

Ce billet est publié simultanément sur le blogue collectif « Les 7 du Québec ». Vous êtes invités à laisser vos commentaires sur ce site.

Lors de sa conférence de presse de mardi dernier, Barack Obama donnait l’image d’un président sur la défensive. On semble lui avoir donné une mission: justifier le sauvetage des banques américaines en tentant de persuader le peuple qu’il faut absolument que ces institutions soient soulagées des produits toxiques. J’ai eu l’impression qu’on s’efforçait de convaincre les téléspectateurs que la guérison des banques est impossible sans le financement public.

La santé des citoyens semble recevoir un traitement complètement différent. Alors qu’en période électorale, les démocrates avaient promis l’accessibilité aux soins de santé à tous les américains, tout laisse croire que le pays le plus puissant du monde soit incapable de plier les genoux devant les lobbies des compagnies d’assurance et ceux des prestataires de soins privés.

D’ailleurs, lors de son passage à l’émission quotidienne de Gérard Fillion à RDI, le directeur du magazine Harper’s, John McArthur, nous rappelait que les solutions proposées par le président Obama visaient essentiellement à faciliter l’accès aux assurances privées pour les quelques 90 millions d’américains qui n’ont aujourd’hui aucune couverture médicale. Lors de cette excellente entrevue mais beaucoup trop courte, McArthur a mentionné qu’il n’y avait rien de surprenant dans l’approche démocrate, considérant que les compagnies d’assurances ont donné plus de 150 millions aux deux partis politiques l’an dernier. Les lobbies de la santé sont omniprésents à Washington et l’accès aux services hospitaliers n’a rien de reluisant pour les prochaines années.

C’est à se demander pourquoi certains militants de la droite politique québécoise et canadienne nous cassent encore les oreilles avec l’idée de privatiser les soins de santé et de faciliter la compétition entre les fournisseurs de services. Un nombre grandissant de citoyens devenus consommateurs croient dur comme fer que l’entreprise privée fera mieux et que tous les problèmes seront règlés comme par magie.

N’oubliez pas qu’il faudra souscrire à une assurance privée si vous désirez être remboursé pour les services rendus par les cliniques, spécialistes et hôpitaux privés. N’oubliez pas que votre employeur devra réduire votre salaire de quelques centaines, voire milliers de dollars pour rembourser les primes exigées par ces assureurs. N’oubliez pas que les compagnies d’assurance seront présentes sur la première ligne de triage et décideront si vous avez droit ou non au traitement que vous aurez ciblé. N’oubliez pas que vous devrez payer une franchise avant d’obtenir les services et que vos dépenses annuelles seront plafonnées.

Comme le mentionnait si bien Éric Caire lors de sa première sortie comme candidat à la chefferie de l’ADQ: il faut rompre avec l’amateurisme. Alors, soyons sérieux et conservons notre système public et n’hésitons pas à y injecter le financement nécessaire. Si notre gouvernement peut investir 300 millions dans la rénovation d’un casino et un autre 267 millions pour offrir une nouvelle salle de concert symphonique à notre aristocratie montréalaise, il ne devrait pas hésiter à financer adéquatement notre système de santé afin d’assurer notre bien-être. Y’a pas que les banques qui sont malades…

Illustration: Chud Tsankov – Flickr

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NON aux conservateurs!

Posted by lutopium sur 8 septembre 2008

Lorsque j’ai décidé de lancer ce blogue en décembre 2007, je me suis donné comme mission de « dénoncer les ambitions des néoconservateurs et de collaborer au soulèvement de la gauche politique ».  Suite à la décision de la reine du Canada de permettre à Stephen Harper de déclencher des élections, j’ai donc décidé que ce site présentera des arguments qui vous permettront de convaincre vos parents et amis de ne pas voter pour les conservateurs.  Jusqu’à la soirée des élections du 14 octobre prochain, ce modeste blogue présentera également le vrai visage de Stephen Harper et les réelles ambitions de son parti et des groupes qui tentent d’influencer l’avenir politique du Canada.

Pour les 37 prochains jours, les pages de ce site seront reliées exclusivement au danger d’élire un gouvernement conservateur.  Pas question de vous présenter ici ce que les journalistes aborderont dans les grands médias d’information.  Certains d’entre eux font de l’excellent travail.  Si vous êtes un passionné de politique, vous savez que RDI, Radio-Canada, Le Devoir et même La Presse se feront un grand plaisir de vous présenter les dernières nouvelles reliées à la campagne électorale.  Quelques émissions télévisées et certains journalistes prendront le temps d’analyser les évènements avec un peu plus de profondeur.  De mon côté, je porterai une grande attention au Club des Ex, à l’analyste Michel C. Auger, et aux journalistes et éditorialistes du Devoir.  Le site indépendant vigile.net vaudra également le détour grâce à son approche unique, s’adressant à un public indépendantiste…

Le sondage publié par La Presse ce matin prédit un gouvernement conservateur majoritaire.  Ce sondage présente également les priorités des électeurs canadiens et leur prépondérance dans leurs choix politiques.  J’essaierai donc de vous présenter les véritables positions – historiques et actuelles – du parti conservateur en ce qui concerne la santé, l’éducation, les enjeux environnementaux, la fiscalité et l’économie ainsi que leurs ambitions militaires.

Les citoyens semblent donner une très grande importance aux personnalités des candidats qui veulent devenir le futur premier ministre du Canada.  Encore une fois, le culte du chef semble prendre une proportion démesurée dans le débat politique.  Il faut se rappeler que nous devrons avant tout faire un choix parmi des options politiques différentes, des propositions qui auront un impact important sur notre quotidien et ce, pour les quatre prochaines années.  Il ne sera donc pas question ici de se demander qui serait le meilleur chef d’état.

Finalement, ce blogue ne présentera pas les programmes et les idées des quatre autres formations politiques.  Chaque parti possède son site et je vous invite à les visiter si vous désirer approfondir vos connaissances sur les propositions qu’ils vous soumettent.  Il faudra cependant tenir compte du poids de votre choix selon la circonscription où vous habitez.  Peut-être n’est-ce pas le bon moment pour exprimer vos principes en votant pour le Parti Vert…  Personnellement, je voterai pour le Bloc Québécois, non pas par principe mais pour m’assurer que mon vote contribuera à la députée Carole Lavallée de retourner au Parlement et d’empêcher les conservateurs de prendre notre comté de banlieue qui a voté pour l’ADQ aux dernières élections provinciales.  Jusqu’à maintenant, Mme Lavallée a fait du bon travail et un appui au NPD – celui qui se rapproche de mes idéaux politiques – ne pourrait que nuire à sa réelection et permettrait ainsi au candidat conservateur de remporter la circonscription de St-Bruno-St-Hubert.   Si j’habitais dans Outremont, mon vote irait vers Thomas Mulcair sans aucune hésitation.

Je vous invite donc à visiter le blogue régulièrement et à vous impliquer afin d’empêcher les conservateurs de prendre le pouvoir.  Cependant, si les libertés individuelles, la réduction du rôle de l’état, les injustices sociales et le développement des sables bitumineux vous tiennent à cœur, vous pouvez voter pour Monsieur Harper.  Je ne serai pas capable de vous convaincre du contraire.

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Laissons les poubelles à Remstar

Posted by lutopium sur 27 avril 2008

Contrairement à la majorité des québécois, je ne regarde pas beaucoup la télévision.  Pour les quelques heures où je m’y attarde, je manque rarement le Téléjournal, j’apprécie quelques reportages et documentaires diffusés à RDI et autres chaînes spécialisées.  Depuis peu, le dimanche soir est réservé à Guy A. Lepage et ses invités de TLMEP auquel je suis devenu accro, à ma grande surprise! 

Les nord-américains passent beaucoup de temps devant leur téléviseur: près de 30 heures par semaine, selon les plus récentes études.  Les dernières sondages confirment que les québécois raffolent de sport, de télé-réalité, de quiz et de téléromans.  Les bulletins d’informations ne sont pas les émissions les plus populaires.  Personnellement, pour bien m’informer, je regarde le Téléjournal à tous les soirs, je consulte les sites du journal Le Devoir et de cyberpresse, quelques magazines, quelques sites internet spécialisés et – bien sûr – quelques blogues!  Je n’ai jamais été attiré par le style journalistique de TQS, son angle sensationnaliste et son approche dramatique.  Malgré tout, en ce qui concerne les bulletins de nouvelles, TQS est aussi populaire que Radio-Canada et c’est le réseau TVA qui en occupe le premier rang. 

Malgré la popularité de certaines émissions, les propriétaires des stations privées sont obligés de réagir aux profits qu’ils peuvent réaliser afin de justifier leurs investissements.  Profitant d’une popularité grandissante, les chaînes spécialisées peuvent maintenant générer des marges bénéficaires d’environ 24% alors que celles des généralistes gravitent autour de 7%.  On peut donc comprendre que la famille Pouliot et les actionnaires de Cogeco aient décidé de se départir de TQS.  Ce qui est déplorable c’est qu’un nombre important d’emplois disparaissent lorsque des entreprises connaissent des difficultés financières.  Cependant, cette réalité n’est pas réservée uniquement au secteur de la télévision : rappelons-nous que le Québec a perdu près de 40,000 emplois dans le secteur de la fabrication en 2007.  À toutes les semaines, nous entendons parler des fermetures d’usines et du ralentissement de la production dans le domaine manufacturier.  On peut se demander pourquoi les politiciens, les gens d’affaires et les journalistes dénoncenent le plan de redressement de Remstar et ce, en justifiant le droit à l’information…   Comme le soulignait un lecteur du quotidien Le Devoir en fin de semaine:

… Cependant, derrière toutes ces belles paroles déterminées, on voit surtout l’occasion pour (les politiciens) de se faire du capital médiatique et politique. Dans cette perspective, je vous demande ceci: où étaient nos chers politiciens lors des fermetures de (GDX, Solectron, C. S, Brooks, Shermag et Quebecor World)? Qu’ont-ils fait pour défendre les 17 000 travailleurs qui ont perdu leur emploi en Estrie depuis 2003? Où étaient Jean Charest, Pauline Marois et Mario Dumont à ce moment-là? J’aimerais qu’on me rafraîchisse la mémoire. Peut-être ai-je raté cette campagne de mobilisation exceptionnelle destinée à sauver nos emplois du secteur manufacturier? Mais pourtant, à moins que ma mémoire ne fasse défaut, je n’ai pas souvenir de résolutions unanimes à l’Assemblée nationale en ce sens. D’ailleurs, la semaine dernière, Régis Labeaume, le flamboyant maire de Québec, tout comme Raymond Bachand, ministre du Développement économique, n’ont pas hésité à se cacher lâchement derrière la sacro-sainte loi du marché pour ne pas intervenir dans le déménagement de l’usine Crocs qui, faut-il encore le rappeler, coûte au-delà de 500 emplois à sa ville. Or, lorsqu’il a appris que Remstar envisageait de supprimer le créneau de l’information, il a affirmé avec force et conviction que la Ville de Québec donnerait son soutien aux journalistes et artisans de TQS…

Il faut également se rappeler que Cogeco a décidé de vendre TQS parce qu’elle était déficitaire et qu’elle cherchait donc à s’en débarasser rapidement.  Suite à un appel de propositions, c’est la compagnie Remstar qui semble avoir déposé la meilleure offre.  A quoi s’attendait-on exactement?  Que les membres de la famille Rémillard se présentent comme les sauveurs de l’information juste et équitable après avoir fait fortune dans l’industrie de gestion des déchets?  Qu’un homme d’affaires intéressé à mettre la main sur les hippodromes et des appareils de loterie vidéo décide subitement d’investir sa richesse afin de sauvegarder la diffusion d’informations régionales?  Ces gens là sont en business :  ils désirent probablement transformer TQS en une télévision qui rejoint les goûts des téléspectateurs québécois et en retirer des revenus publicitaires.  Les bulletins d’information ne connaîtront jamais la popularité d’un banquier, d’une maison Rona, d’une poule aux œufs d’or, d’un docteur House ou de quelques histoires de filles…  et encore moins d’une soirée de hockey!

Tout semble indiquer que le nouveau propriétaire transformera TQS en une station de télévision qui présentera ce que les maniaques de télévision préfèrent : potins sur les vedettes, émissions sportives, quiz-télé et romans-savon.  N’essayons pas de nous faire croire que les nouveaux propriétaires voudront créer une station de télévision intelligente.  Les sondages actuels le confirment déjà : Radio-Canada et Télé-Québec occupent les derniers rangs des sondages de popularité!

La coexistence des marchés privé et public dans le domaine de l’information est essentielle.  Laissons à TVA et à la nouvelle TQS le soin de distraire les téléspectateurs et poursuivre le lavage de cerveau collectif.  Ceux qui tiennent à une information de qualité et à une télévision « intelligente » doivent maintenant se questionner sérieusement sur la pertinence et l’avenir de leur télévision d’état.  Au lieu de crier au scandale et de demander l’intervention du CRTC, nos politiciens devraient maintentant donner les moyens à Télé-Québec afin qu’elle devienne LA source d’information nationale et régionale.  On pourrait y créer un service d’information et y engager les journalistes de TQS qui désirent poursuivre une carrière journalistique sérieuse.  Il ne serait pas difficile d’ouvrir des bureaux dans les principales villes du Québec et assurer ainsi une couverture régionale efficace et équitable.

Il est primordial de solidifier le mandat de Télé-Québec car les nouvelles ententes internationales de l’Organisation Mondiale du Commerce forceront les gouvernements à se départir des stations de télévision d’état afin de permettre à l’entreprise privée d’occuper ce créneau dans son entier et de s’agenouiller devant les forces du marché.  Comme il est prévu par les règlements de l’OMC, le gouvernement du Québec pourrait proclâmer que sa télévision d’état est intouchable par ces nouveaux accords internationaux empêchant ainsi que la diffusion de l’information soit contrôlée par quelques grands joueurs privés.  Voilà un geste de souveraineté qui pourrait être posé par l’Assemblée Nationale du Québec.

Photo : James Good – Flickr

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L’espoir de Marie Grégoire

Posted by lutopium sur 30 mars 2008

Lors des élections générales de 2003, l’Action Démocratique du Québec a perdu une de ses meilleures députées lorsque Marie Grégoire a cédé le siège de la circonscription de Berthier à Alexandre Bourdeau du Parti Québécois.  Suite à un passage à l’Assemblée Nationale qui n’aura duré que quelques mois, l’ADQ s’est vu retirer une des ses membres les plus influentes, qui avait contribué à lancer ce nouveau parti sur l’échiquier politique québécois.

J’ai pris le temps de regarder le club des ex sur RDI et j’ai remarqué que Mme Grégoire démontre encore une certaine loyauté envers Mario Dumont et aux positions de son parti.  Même si elle se retrouve régulièrement coincée entre l’arbre et l’écorce en se sentant « obligée » de défendre les idées d’un parti populiste de droite, Mme Grégoire fait preuve d’un argumentaire solide et d’une présence ressentie, ce qui permet un débat intéressant avec les autres participants de l’émission, Liza Frulla et Jean-Pierre Charbonneau.

Lors d’une récente émission, elle semblait mal à l’aise de défendre l’octroi d’une rénumération de $50,000 au chef de son parti.  Mais son allégeance l’a amenée à justifier les salaires de M. Dumont et à amenuiser l’importance de la nouvelle.  Ses arguments ont toutefois rallié l’unanimité du panel, Mme Frulla et M. Charbonneau se portant également à la défense du premier ministre et du chef de l’opposition.

J’ai donc été surpris après la lecture de sa dernière chronique dans le journal Le Métro.  À ce que je me souvienne, c’est la première fois qu’une adéquiste endosse Barack Obama.  Elle y introduit les derniers déboires de la campagne électorale américaine en traçant un parallèle intéressant entre Chicago et le Québec et fait même l’éloge de Barack Obama en soulignant son travail acharné et sa dignité.  Elle ira jusqu’à espérer que sa victoire « souffle une dose d’espoir sur le Québec ».

On peut donc voter pour l’ADQ et ne pas être forcé d’appuyer le Parti Républicain.  De toutes façons, les deux partis américains sont presque jumeaux, ayant plus de similitudes que de différences marquantes.  C’est pas le suicide politique!

Illustration : Shepard Fairey

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