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Archive for mars 2009

Ishmaël avait-il raison?

Posted by lutopium sur 28 mars 2009

Lorsqu’on considère qu’il y a une probabilité que la race humaine traversera prochainement des moments difficiles qui remettront en question sa survie même, bien des évènements nous paraissent insignifiants. Le prochain chef de l’ADQ, l’avenir d’une équipe de hockey et l’incompétence du boss de la Caisse de dépôt font jaser les paroissiens que nous sommes… Rien à dire aujourd’hui à l’exception de deux recommandations. Un livre et un billet qui provient du site québécois « Économie autrement ».

« Professeur cherche élève souhaitant vraiment sauver le monde. » Un homme d’une trentaine d’années, cherchant un sens à sa vie, répond à cette petite annonce et découvre que le professeur est un gorille nommé Ishmael…

S’engage alors entre eux un dialogue socratique surprenant, drôle et profond, sur de grandes questions tout à la fois philosophiques, historiques et morales : comment le monde en est-il arrivé là au fil des siècles ? Peut-on encore sauver la Terre et Mère Nature en dépit des dommages qui leur ont été infligés ? Ishmael met en cause notre modèle de civilisation et notre notion du progrès. Il raconte comment l’histoire des hommes aurait pu être celle de toute la communauté du monde vivant. Alors surgit une question : le gorille une fois disparu, y aura t-il un espoir pour l’homme?

Philosophe de l’écologie et futurologue, Daniel Quinn a obtenu pour Ishmael le prix Ted Turner en 1990. Ishmael fait désormais référence dans les universités américaines et a été traduit en huit langues.

Source: AnimaliaIllustration: delariman designs – Flickr

Capitalisme et instinct de mort

Pourquoi sommes-nous sortis de cet état de symbiose avec la nature ? Mystère du néolithique, de la sédentarisation, de l’agriculture et de l’élevage, de la constitution des surplus. Le capitalisme est-il un stade nouveau, spécifique de l’évolution de l’humanité ? Oui, il n’y a pas là de mystère. Il se définit comme le moment où l’invention et la technique sont détournées, canalisées et systématiquement appliquées à l’accumulation des biens. Certes, le grand commerce est né chez les Anciens, lesquels connaissaient les techniques de la comptabilité, de la banque, du crédit et de l’assurance, mais il relevait largement de la prédation et de la conquête. Nul besoin de relire Marx pour savoir qu’avec le capitalisme se développe le travail libre, l’échange marchand, la classe des capitalistes et l’État moderne garant de la liberté des contrats. La révolution industrielle anglaise, en particulier, représente un saut quantitatif et qualitatif dans la production. Le capitalisme est jeune, à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Il est possible qu’il ne fasse pas de vieux os. L’explosion de la productivité du travail le caractérise, avec l’utilisation intensive et extensive de plusieurs sources d’énergie, dont la dernière – le pétrole – a joué un rôle essentiel dans l’émergence du monde moderne. L’explosion démographique est à la mesure de l’utilisation effrénée d’une énergie fossile.

À lire: Capitalisme et pulsion de mort, par Gilles Dostaler. – Illustration: Ben Heine – Flickr

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Y’a pas que l’économie qui est malade

Posted by lutopium sur 26 mars 2009

Ce billet est publié simultanément sur le blogue collectif « Les 7 du Québec ». Vous êtes invités à laisser vos commentaires sur ce site.

Lors de sa conférence de presse de mardi dernier, Barack Obama donnait l’image d’un président sur la défensive. On semble lui avoir donné une mission: justifier le sauvetage des banques américaines en tentant de persuader le peuple qu’il faut absolument que ces institutions soient soulagées des produits toxiques. J’ai eu l’impression qu’on s’efforçait de convaincre les téléspectateurs que la guérison des banques est impossible sans le financement public.

La santé des citoyens semble recevoir un traitement complètement différent. Alors qu’en période électorale, les démocrates avaient promis l’accessibilité aux soins de santé à tous les américains, tout laisse croire que le pays le plus puissant du monde soit incapable de plier les genoux devant les lobbies des compagnies d’assurance et ceux des prestataires de soins privés.

D’ailleurs, lors de son passage à l’émission quotidienne de Gérard Fillion à RDI, le directeur du magazine Harper’s, John McArthur, nous rappelait que les solutions proposées par le président Obama visaient essentiellement à faciliter l’accès aux assurances privées pour les quelques 90 millions d’américains qui n’ont aujourd’hui aucune couverture médicale. Lors de cette excellente entrevue mais beaucoup trop courte, McArthur a mentionné qu’il n’y avait rien de surprenant dans l’approche démocrate, considérant que les compagnies d’assurances ont donné plus de 150 millions aux deux partis politiques l’an dernier. Les lobbies de la santé sont omniprésents à Washington et l’accès aux services hospitaliers n’a rien de reluisant pour les prochaines années.

C’est à se demander pourquoi certains militants de la droite politique québécoise et canadienne nous cassent encore les oreilles avec l’idée de privatiser les soins de santé et de faciliter la compétition entre les fournisseurs de services. Un nombre grandissant de citoyens devenus consommateurs croient dur comme fer que l’entreprise privée fera mieux et que tous les problèmes seront règlés comme par magie.

N’oubliez pas qu’il faudra souscrire à une assurance privée si vous désirez être remboursé pour les services rendus par les cliniques, spécialistes et hôpitaux privés. N’oubliez pas que votre employeur devra réduire votre salaire de quelques centaines, voire milliers de dollars pour rembourser les primes exigées par ces assureurs. N’oubliez pas que les compagnies d’assurance seront présentes sur la première ligne de triage et décideront si vous avez droit ou non au traitement que vous aurez ciblé. N’oubliez pas que vous devrez payer une franchise avant d’obtenir les services et que vos dépenses annuelles seront plafonnées.

Comme le mentionnait si bien Éric Caire lors de sa première sortie comme candidat à la chefferie de l’ADQ: il faut rompre avec l’amateurisme. Alors, soyons sérieux et conservons notre système public et n’hésitons pas à y injecter le financement nécessaire. Si notre gouvernement peut investir 300 millions dans la rénovation d’un casino et un autre 267 millions pour offrir une nouvelle salle de concert symphonique à notre aristocratie montréalaise, il ne devrait pas hésiter à financer adéquatement notre système de santé afin d’assurer notre bien-être. Y’a pas que les banques qui sont malades…

Illustration: Chud Tsankov – Flickr

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Au revoir Mario, à bientôt…

Posted by lutopium sur 22 mars 2009

Lorsque j’ai lancé ce modeste blogue en décembre 2007, j’ai annoncé mes couleurs. Sans connaître la pertinence et la portée d’une telle aventure, je me suis donné comme « mission » de dénoncer certains propos des disciples de la droite politique et de dévoiler ce qui représentait pour moi l’hypocrisie de certains opportunistes ambitieux qui utilisent la scène politique pour en arriver à leurs propres ambitions personnelles.

Par la force des choses, Mario Dumont est devenu le personnage principal de mon blogue. Même si j’ai toujours reconnu sa détemination et une certaine forme de courage, il me semblait important de lancer un blogue à tendance « progressiste » afin de contribuer à l’équilibre des idées sur la blogosphère politique québécoise. Certains d’entre vous se rappeleront sans doute des dérapages qu’ont commis certains sites adéquistes lors des élections de mars 2007…

Lorsque Mario Dumont a annoncé son départ de la vie politique, je subissait les ravages de l’influenza et j’ai été forcé de mettre un frein à toutes mes activités. Je n’ai donc pas été en mesure de commenter la démission du chef de l’ADQ et d’y amener mon petit grain de sel. Aujourd’hui, je vais beaucoup mieux. Je profite donc de l’occasion pour lever mon chapeau à M. Dumont en lui souhaitant le meilleur des succès lors de ces prochaines aventures.

Tout laisse croire que M. Dumont profitera des prochains mois afin de prendre un repos bien mérité et de préparer son déménagement vers la région de Montréal. Du moins, c’est ce qu’il laissait entendre lors de son récent passage à l’émission dominicale de Guy A. Lepage. Par la suite, il joindra les rangs de la famille Rémillard afin d’y animer une émission d’affaires publiques. La mission de TQS commence à prendre forme. Ça semble inspiré du modèle de la chaîne américaine FOX: des commentateurs politiques ayant un penchant pour les idées conservatrices et une programmation donnant une grande place à la violence et aux relations amoureuses douteuses. On s’en doutait, Remstar n’a pas acheté TQS pour contribuer à la vie artistique québécoise. Il sera intéressant de mesurer l’impact qu’auront Mario Dumont et André Arthur sur l’opinion publique, deux des plus grands ambassadeurs des idées de la droite politique et économique. Si ça continue comme ça, peut-être annoncera-t-on l’arrivée de Martin Masse dans l’équipe des moutons noirs?

À moins que l’exécutif national en décide autrement, c’est également cette semaine que sera lancée la course à la chefferie qui permettra à l’ADQ de couronner son prochain leader. Certains commencent à avoir le torticolis car les grosses pointures ne se bousculent pas à la porte d’entrée! D’après ce que je comprend, les candidats qui devraient annoncer leur intérêt sont Éric Caire, François Bonnardel, Richard Merlini et Sylvie Roy. D’autres noms circulent mais rien n’est encore confirmé.

Selon Michel Kelly-Gagnon, président de l’Institut Économique de Montréal, la prochaine élection provinciale serait propice au succès d’une formation politique de centre-droit. La tradition veut que les électeurs ne renouvellent pas le mandat des libéraux, ce qui permettrait à l’ADQ de séduire les québécois et de viser un succès semblable à celui connu en mars 2007. On devine déjà à quoi ressemblera la stratégie adéquiste: faire la promotion des baisses d’impôt, promettre la réduction de la taille de l’état et proposer la formule de « l’opting-out » pour certains services publics. Le vrai message: vous aurez plus d’argent dans vos poches, débarassons-nous des fonctionnaires et le privé fait mieux.

Le président de l’IEDM semble être déçu de la performance de Jean Charest et du gouvernement actuel. Il y aura peut-être une cassure historique entre les forces de l’économie et le Parti Libéral. Les militants de l’ADQ ont prouvé qu’ils sont d’excellents disciples au service des maîtres du marché. Les chambres de commerce, le Conseil du Patronat et les lobbies économiques appuieront peut-être une formation politique qui n’a aucun problème à défendre les intérêts du privé en croyant que c’est à leur avantage. C’est exactement la stratégie qu’a utilisée le Parti Républicain au cours des 30 dernières années. Tout est dans l’enracinement des associations locales. C’est un processus long et coûteux. L’ADQ ayant un urgent besoin de financement, l’adhésion des maîtres envers leur équipe pourrait être d’un grand secours.

Regardez bien ce qui se passe présentement. Ces disciples commencent à prendre beaucoup de place dans un poste de radio populiste à Québec, chez TQS et dans le Journal de Montréal. La famille Desmarais pourrait également délaisser le Parti Libéral pour appuyer une formation politique prête à s’associer à ses intérêts. Ils produiront l’émission de Mario Dumont, tout est possible…

Illustration: T. Birge – Flick

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La droite québécoise et les syndicats

Posted by lutopium sur 19 mars 2009

Ce billet est publié simultanément sur le blogue collectif « Les 7 du Québec ». Vous êtes invités à laisser vos commentaires sur ce site.

Suite aux récents déboires de la FTQ Construction, les partisans de la droite et du libre-marché n’ont pas raté l’occasion de discréditer le syndicalisme en l’associant au crime organisé, allant même jusqu’à présumer que toutes les centrales sont reliées à la mafia… Utilisant sa rhétorique néolibérale habituelle, le blogue libertarien Le Québécois Libre profite de l’occasion pour transmettre encore une fois le message de ses maîtres: « …ce qui distingue les syndicats des organisations criminelles est que les premiers disposent de privilèges légaux considérables pour légitimer leurs actions, mais la méthode est essentiellement la même…. La violence et le vol font intrinsèquement partie des méthodes syndicales…» On fait encore une fois dans le plus grand des délires.

Aucune nuance n’est apportée dans les nombreux billets parus sur les blogues de droite. Selon eux, tous les syndicats utilisent des méthodes doûteuses et ne cherchent qu’à protéger leurs intérêts, allant jusqu’à s’associer avec les organisations criminelles de Montréal. À les entendre, ce sont les syndicats qui cherchent à tisser des liens avec le crime organisé et non le contraire. Tout le monde est coupable. On va même jusqu’à ressortir le squelette d’André Desjardins pour argumenter le tout…

Personnellement, et ce même si je n’ai jamais été syndiqué, j’appuie inconditionnellement le droit d’association des travailleurs . Nous en avons fait du chemin depuis le 1er mai 1886 où les travailleurs de Chicago ont obtenu la journée de travail de huit heures après une grève qui a mobilisé 300,000 personnes. Même si des militants furent arrêtés et condamnés à mort (quatre d’entre eux furent pendus), le mouvement syndical ne s’est pas laissé intimidé et a poursuivi sa lutte afin d’établir un équilibre dans les négociations avec les patrons.

Au Québec, le patronat s’est doté de plusieurs associations et lobbies afin d’établir un rapport de force avec les donneurs d’ouvrage, particulièrement les services publics. Chambres de commerce, Conseil du Patronat et quelques think tanks bien financés leur permettent d’influencer les dépenses et les attributions de contrats. Si les patrons ont le droit d’unir leurs forces tout en contrôlant directement ou indirectement la majorité des médias d’information, pourquoi les travailleurs n’auraient-ils pas accès à ce droit fondamental?

Évidemment, pour la nouvelle classe néolibérale, les syndicats sont un obstacle au développement économique, à l’augmentation des profits et à l’enrichissement de quelques privilégiés. Faudrait m’expliquer pourquoi de simples citoyens québécois n’hésitent jamais à appuyer nos entrepreneurs sans réserve tout en rejetant toute idée de rassemblement des travailleurs. Si j’utilise le même raisonnement que celui présenté par ces blogueurs réactionnaires, il faudrait peut-être songer à fermer les firmes de courtage financier, les banques et certaines entreprises. Car, ces temps-ci, les fraudeurs et les tricheurs se retrouvent beaucoup plus de ce côté que dans les centrales syndicales… Ce n’est pas parce que quelques individus assoifés de quelques dollars et d’une vie de pacha sur un yatch qu’il faut discréditer l’ensemble du mouvement syndical. Croyez-vous vraiment que l’Ordre des Infirmières, le syndicat des techniciens de Bell Canada et celui des journalistes de Quebecor sont parrainés par la mafia?

D’ailleurs, n’oubliez pas que ce sont des journalistes syndiqués d’une entreprise publique (Radio-Canada) qui ont dénoncé les agissements des dirigeants de la FTQ Construction. Même s’il semble évident que l’organisation connait des problèmes innacceptables, il ne faudrait pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

Photo: murilo – Flickr

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Sabia à la Caisse: une erreur de débutant

Posted by lutopium sur 14 mars 2009

Je n’en reviens toujours pas… Comment les libéraux et la direction de la Caisse de dépôt du Québec en sont-ils arrivés à nommer Michael Sabia au poste de président?  Je suis entièrement d’accord avec la conclusion de Bernard Landry: c’est plus qu’une erreur: c’est une faute.

Ceux qui me lisent régulièrement savent que je ne suis pas un grand défenseur du culte du chef. Il ne faut pas paniquer, la Caisse peut fonctionner normalement avec un exécutif et des professionnels compétents. Le président agira souvent comme le chef d’orchestre, s’assurant que tous les projets présentés par les vice-présidences sont traitées en ordre de priorité. Les opérations quotidiennes de l’organisation peuvent cependant se passer d’un grand manitou suprême. Il faut prendre son temps.

Tout de même, comme un président a droit de veto sur les grandes décisions – même s’il doit obtenir le consentement du conseil d’administration, il est primordial que la personne qui occupe cette fonction ait des compétences minimales. Évidemment, une formation de base en gestion des affaires sera un atout. Cependant, chaque industrie a ses particularités et le/la présidentE devra en connaître les moindres rouages. Michael Sabia n’est pas reconnu comme un expert des placements financiers. C’est le premier problème.

Le deuxième malaise face à cette nomination est reliée à la personnalité de l’individu. Suite aux récents problèmes de la Caisse dans le monde de la spéculation financière, on semble nous dire qu’elle doit se doter maintenant d’un représentant qui est en mesure de redorer son blason tout en étant capable de convaincre l’opinion publique que le train retrouve enfin ses rails. C’est pas parce qu’il a travaillé au CN lors du processus de sa privatisation que M. Sabia est automatiquement devenu un grand communicateur. Au contraire, il est plutôt du genre timide et effacé. Demandez aux employés de Bell Canada. Depuis l’arrivée de George Cope, ils sont surpris de recevoir des courriels de leur président…

Le troisième handicap de Michael Sabia est associé à la plus importante décision qu’il ait eu à prendre lorsqu’il était président de BCE: la privatisation (retrait de la bourse) de l’entreprise et la mise aux enchères d’un patrimoine collectif. Présentée comme un avantage extraordinaire pour les milliers d’actionnaires (une action stagnante à 28$ rachetée pour 42$), la vente de BCE aux mains du prête-nom Teachers représentait également un danger potentiel pour l’économie canadienne: mises-à-pied massives, impartition, sous-traitance, démantèlement de l’entreprise, refinancement des infrastructures… Comme je le mentionnais dans un billet publié le 7 août dernier, « …les partenaires américains de Teacher’s – les fonds (d’équité) Providence et Madison – s’en mettront plein les poches en ayant recours à la sous-traitance et en vendant les actifs de l’entreprise que les abonnés financent depuis plus de 125 ans… » Sous Michael Sabia, aucun respect pour le patrimoine collectif. Sous Michael Sabia, un joyau de l’économie canadienne pouvait soudainement se retrouver sur le marché de la spéculation des firmes d’équité. Le monde des prédateurs et des assoifés de richesse instantanée.

Michael Sabia doit changer d’avis et refuser l’offre de la Caisse de dépôt. Autrement, nous sommes en plein délire. Je n’arrive pas à m’expliquer comment l’exécutif du Parti Libéral ait réussi à plonger dans ce bourbier. Ce ne sont pas des amateurs… que se passe-t-il dans le bureau de Jean Charest à Québec?

Illustration: marin.a – Flickr

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Des chiens et des hommes

Posted by lutopium sur 14 mars 2009

Ce billet a été publié le 12 mars 2009 sur le blogue collectif « Les 7 du Québec ». Vous êtes invités à laisser vos commentaires sur ce site.

Selon un sondage Léger Marketing réalisé en 2006, 42 % des foyers québécois possèdent au moins un chat ou un chien. Le Québec compte 2,3 millions de ces animaux domestiques. Chaque domicile qui possède des animaux de compagnie a dépensé la somme de $549.00 au cours de l’année pour assurer une vie décente à leur compagnon. De plus, on compte près de 1,000 médecins-vétérinaires au Québec. Leurs cliniques ne semblent pas connaître des problèmes d’attente majeurs…

La Loi québécoise sur la protection sanitaire des animaux regroupe différents aspects concernant la santé des animaux. L’article 55.9.2 de cette loi exige que les animaux soient « gardés dans un habitat convenable et salubre… »

Pendant ce temps, un rapport très critique sur la manière dont le Canada s’assure du respect du droit au logement a été présenté cette semaine lors de la 10ème session du Conseil des droits humains de l’ONU à Genève. Le document, qui fait suite à une visite d’observation au Canada réalisée en octobre 2007, s’inquiète de l’augmentation du nombre de sans-abri, de la hausse des prix dans le secteur du logement et de la décroissance du logement public.

À Montréal, 22 000 ménages attendent actuellement un logement dans un HLM, alors qu’aucun n’a été construit depuis 1994.

Les gens de la droite, de plus en plus inspirés par l’approche libertarienne, suggèreront que l’accès au logement est directement relié au mérite individuel. À la limite, la charité volontaire permettra aux plus démunis de trouver logis. Vive Centraide, ils vont règler tous nos problèmes. L’état doit disparaître, le concept de logement social en prend pour son rhume.

La société me ressemble un peu ces jours-ci. Complètement malade.

Photo: Heather SF – Flickr

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Les chiens de garde

Posted by lutopium sur 14 mars 2009

Ce billet a été publié le 19 février 2009 sur le blogue collectif « Les 7 du Québec ».  Vous êtes invités à laisser vos commentaires sur ce site.

Lorsqu’un pays est en guerre, il n’est pas surprenant de constater que le travail des journalistes est teinté par une forme de patriotisme ou une autre. Sans doute vous souvenez vous de la couverture médiatique des élections présidentielles de 2004, du moins celle que recevait nos voisins américains, invités à prendre position sur des enjeux reliés principalement à la défense de leur territoire et à la lutte contre des ennemis qui semblaient se cacher partout. Une campagne électorale où l’axe du mal était ramené au premier plan. L’appel au patriotisme et à la guerre contre le terrorisme international lancé par Bush et l’équipe républicaine influença le travail des journalistes. Quelques jours avant le scrutin, Michael Moore ne s’est pas gêné pour rappeler les journalistes américains à l’ordre. Il ira jusqu’à les accuser d’avoir du sang sur les mains.

Quelques mois plus tard, suite à cette couverture médiatique imprégnée de mensonges et de distortions – contrôlée en partie par des médias ayant des liens avec le parti républicain ou avec des intérêts économiques, des journalistes et des activistes se sont réunis à Saint-Louis afin de lancer des pistes de réflexions sur l’état de leur presse, qui, selon eux, avait royalement dérapé lors des élections où Bush a obtenu son second mandat. Lors de cette première édition du National Conference for Media Reform, des journalistes comme Amy Goodman, Bill Moyers, Naomi Klein, John Nicholls, Phil Donahue, Al Franken et plusieurs autres ont prononcé des discours, conçu des ateliers de travail et suscité les débats, permettant aux participants de remettre en question tout le monde journalistique qui les entourait en ce printemps 2005.

Pendant ce temps, les médias traditionnels poursuivaient leur quotidien et la couverture des conflits militaires les tenaient fort occupés. Les médias de droite, inspiré par les succès de Fox News, semblaient toujours dans l’euphorie, appuyant les politiques républicaines sans jamais remettre en question les folies de leur président. Enveloppés dans leur patriotisme aveugle, ils n’ont jamais deviné qu’une crise économique se pointait à l’horizon.

Lors du lancement de la récente campagne à l’investiture du Parti Démocrate, certains journalistes démontrent un intérêt renouvelé à la chose politique et la couverture médiatique semble être un peu plus équilibrée qu’en 2004. Keith Olbermann, Chris Matthews et Rachel Maddow de MSNBC déclarent la guerre aux fanatiques de la droite américaine, Bill O’Reilly en tête. Enfin, se disait-on, une chaîne d’information continue, un major, se joignait aux médias alternatifs qui tentent de faire passer le message des Hillary Clinton, Barack Obama et Dennis Kucinich. Les liberal medias, comme on les appelle aux States, ont agrandi leurs rangs. Des milliers de blogues, de think tanks et de médias alternatifs gagnent leur pari et parviennent à s’imposer dans la jungle médiatique. Sans compter les nombreux livres politiques qui présentent des idées progressistes.

Comment se comporte cette gauche américaine depuis l’entrée au pouvoir d’Obama? Suite à cette première semaine à la Maison-Blanche, où Obama a réussi à effacer presque tout souvenir de son prédécesseur, les progressistes sont-ils toujours solidaires de son plan de match? Après l’engouement provoqué par la fermeture de Guantanamo Bay, les journalistes sont-ils d’accord avec les récentes décisions pour la relance de l’économie?

Depuis le dépôt du plan Geithner, les journalistes sont aux aguets. A tous les jours, des articles, des éditoriaux et de nombreuses entrevues présentent des analyses économiques très cirtiques afin d’aller au fond des choses… Un exemple parmi tant d’autres, le plus récent éditorial de la revue politique The Nation:

« Espérons que le président Obama a demandé à ses aviseurs économiques s’ils possèdent un Plan B – parce que le Plan A a échoué aussitôt que le Secrétaire au Trésor Tim Geithner en a annoncé les détails… Nous demandons à Obama de lancer une approche complètement différente. La cause terrifiante et fondamentale de cette crise, démystifiée par les experts et certains investisseurs prudents, se résume par le fait que nos plus importantes institutions financières sont insolvables. Il n’est pas dans l’intérêt des citoyens d’encourager le Trésor à les maintenir en vie…

Ignorant les demandes formulées par les sceptiques et les réformistes (incluant The Nation), le président s’est entouré d’habitués de l’ordre établi et a vigoureusement exclut toute approche originale. Il n’est pas trop tard pour corriger cette déformation mais il ne peut attendre encore longtemps. La Maison Blanche a besoin d’un sain mélange d’idées et d’aviseurs – des gens qui n’ont aucune raison de sauver des associés de la vieille Wall Street, tout en étant capables d’imaginer des jours meilleurs apparaître au travers les ruines. Regardez autour Monsieur le Président. Vous les trouverez. »

Reste à espérer que les journalistes demeureront critiques et qu’ils ne deviendront pas les mégaphones des influences qui pèsent sur le parti et sur les membres de l’exécutif. Comme le soulignait récemment Normand Baillargeon, « … sans nier l’importance de cette base militante qui a travaillé très fort pour lui, il faut d’abord se rappeler qu’Obama occupe des fonctions que personne ne peut occuper sans avoir gagné à ce jeu de relations publiques largement coordonné et mis en scène par les institutions dominantes, et obtenu leur assentiment… »

Il y a sans doute de l’espoir dans l’air.  Mais il faut conserver un esprit critique.  N’en déplaise à Denise Bombardier.

Illustration: DJ Xavior – Flickr

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