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Élections à Saint-Bruno – reprendre la cité

Posted by lutopium sur 24 septembre 2009

Je vous avais annoncé le 11 juin dernier que je quittais temporairement la blogosphère pour m’impliquer sur le terrain politique. Après avoir pris quelques semaines de repos, voilà que l’activité bat son plein suite au déclenchement des élections municipales. Le coup d’envoi a été donné partout au Québec le 18 septembre dernier. Dans mon patelin, à Saint-Bruno-de-Montarville, j’ai choisi d’appuyer le Parti Montarvillois et de leur donner un coup de main afin de permettre aux citoyens de se réapproprier l’hôtel de ville.

Nous avons tous remarqué que les québécois sont de plus en plus cyniques face au monde politique et qu’ils ont perdu confiance aux gouvernements, aux politiciens et à la plupart des institutions démocratiques. Je ne le répéterai jamais assez : je croyais (naïvement, je dois maintenant l’avouer) que les politiciens seraient beaucoup plus prudents avec le réseautage et le favoritisme depuis les conclusions de la commission Gomery. Avec tout ce qui se passe dans le monde politique ces jours-ci, que ce soit au niveau fédéral, provincial ou municipal, on voit bien que nos politiciens professionnels et certains fonctionnaires n’ont rien compris.

Il est donc temps pour les citoyens d’imposer leur présence sur l’échiquier politique et de reprendre le pouvoir. Difficile d’y accéder me direz-vous. Commençons par les villes, fondation de nos démocraties et de notre environnement immédiat. Évidemment, c’est plus difficile de s’imposer dans les grandes villes – on peut voir le bordel qui vient de s’installer dans la course à la mairie de Montréal et les forces qui s’y affrontent. N’avez-vous pas l’impression d’assister à un combat entre le Parti Libéral et le Parti Québécois?

 » Ce sont les citoyens qui inventent leur cité. Telle est, exprimée simplement, la définition de la démoratie… Chez nous, ce sont le quartier et la municipalité qui constituent les premiers lieux de la démocratie et de la solidarité, ce que j’appelle les premiers lieux identitaires. Voilà un environnement familier pour tous et dont les enjeux peuvent être facilement cernés, pour peu qu’on dispose d’un minimum d’informations. En ce domaine, nous sommes tous des spécialistes.  » Gil Courtemanche – La seconde révolution tranquille

J’invite donc les citoyens et citoyennes de Saint-Bruno à appuyer le Parti Montarvillois. Un regroupement de citoyens – du monde ben ordinaire, dissocié de tout intérêt économique ou commercial. Des rêveurs qui désirent protéger l’environnement, faciliter le transport en commun, lancer un marché public qui favorisera les produits de proximité et du terroir et plusieurs autres projets qui visent à redonner un peu de vie à cette banlieue qui s’endort… hypnotisée par une administration qui ne croit qu’au développement résidentiel débridé.

Le 1er novembre, je vote!

Illustration: Ben Heine- Flickr

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Notre question nationale

Posted by lutopium sur 9 septembre 2009

Le documentaire Questions Nationales est un de ces évènements qui permet au projet de souveraineté du Québec de se pointer – ne serait-ce que modestement – dans le paysage politique qui, il faut bien l’avouer, est d’une platitude exemplaire par les temps qui courent. Évitant l’approche partisane, les réalisateurs de Questions Nationales ont décidé de se détacher complètement d’un camp ou de l’autre afin de permettre au spectateur de prendre un peu de recul et se demander: « mais pourquoi le Québec n’a-t-il pas réussi à atteindre son indépendance? » « Quels sont les enjeux aujourd’hui si on les compare avec ceux qui semblaient importants lors de la naissance du projet? » Ces réflexions sont facilitées par un parallèle fort intéressant tracé entre les aspirations politiques de l’Écosse, de la Catalogne et du Québec.

Alors que les nationalistes « purs et durs » réciteront l’intégrale du manifeste du FLQ sur les Plaines d’Abraham le 12 septembre prochain, la majorité des québécois continuera de voguer dans ses banalités quotidiennes. Ceux qui tiennent à la cause nationale et qui l’alimentent du fond de leurs tripes chercheront encore à convaincre leurs concitoyens que l’indépendance du Québec leur redonnera la liberté alors que ces derniers n’éprouvent aucune contrainte à leur existence mis à part peut-être celle de ne pas pouvoir consommer encore plus…  Pour une rare fois, je me range derrière le diagnostic d’André Pratte :

« …quand on veut rassembler, il faut être à l’écoute de ceux qu’on veut réunir et faire les compromis nécessaires. En choisissant le manifeste du FLQ, on allait immanquablement susciter un profond malaise chez beaucoup de Québécois. En faisant fi de ce malaise, on abandonnait l’aspect rassembleur du projet pour privilégier sa vocation de propagande…. » – André Pratte, Le moulin à propagande

Difficile de dialoguer sur un projet collectif, qui fait appel au « Nous » alors que plusieurs québécois sont distraits et portent une attention démesurée envers les messies, les vedettes et les athlètes de tout acabit. Il faut bien reconnaître que le temps des « Belles histoires des pays d’en haut », de la « Rue des pignons » ou du « Temps d’une paix » est bel et bien révolu. Aujourd’hui, le rêve et le divertissement règnent en tout-puissants dans « Star Académie », « Le Banquier », « You know you can dance » et tous les « Devine combien je gagne » de ce monde… Un lavage de cerveaux collectif conçu par nos télédiffuseurs, publicitaires et experts en marketing. Même l’état tire bénéfice de cette propagation du rêve avec Loto-Québec qui ne cesse de rappeler aux gens qu’il est possible de devenir extrêmement riche facilement et rapidement…

Questions Nationales, à la Cinérobothèque de l’ONF du 17 au 22 septembre prochain. Une tournée québécoise prend forme: Sherbrooke, Québec, Sainte-Thérèse, Gaspé et d’autres villes à confirmer. Consultez le site pour connaître les plus récentes informations. Si vous avez le goût de réfléchir sur l’avenir de notre nation, ensemble… ça fait du bien de délaisser le confort de l’individualisme de temps en temps…

« Malgré d’évidentes différences dues à l’histoire et à la géographie, on a surtout retenu de cet excellent documentaire les similitudes entre les mouvements d’émancipation nationale au Québec, en Écosse et en Catalogne… Que les souverainistes québécois n’aient pas encore réussi à rallier la majorité de la population à leur projet n’entache en rien la légitimité ou la pertinence de ce dernier… » Michel David, Le sens de l’histoire.

Photo: Bigpixal – Flickr

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Questions nationales

Posted by lutopium sur 20 août 2009

Communiqué de presse: Québec, Écosse, Catalogne, trois nations « sans pays » tiraillées par leur rêve d’indépendance, se rejoignent sur l’écran dans Questions nationales, un documentaire indépendant et non partisan réalisé par Roger Boire et Jean-Pierre Roy. La première mondiale du film aura lieu dans le cadre du Festival des films du monde, le 31 août à 19 heures, en présence de l’ex-Premier Ministre du Québec, M. Bernard Landry.

Tourné en français, anglais et catalan en 2007 et 2008, particulièrement lors des campagnes électorales québécoise et écossaise, le film s’ouvre, sur la scène politique locale, aux arguments de Bernard Landry, Gilles Duceppe, Jonathan Valois, Louis Bernard, Stéphane Dion ainsi qu’aux réflexions de Louis Balthazar, Guy Laforest, Jocelyn Letourneau, pour ne nommer que ceux-là. Les réalisateurs ont aussi recueilli les propos de nombreux intervenants majeurs dans le débat sur la question nationale en Ecosse et en Catalogne.

Désireux d’apporter une bouffée d’air frais et redonner un nouveau souffle au débat sur la souveraineté du Québec, Questions nationales s’interroge sur les raisons qui ont empêché jusqu’ici le Québec de devenir indépendant. Pourquoi le Québec hésite-t-il tant à faire la souveraineté? Depuis l’arrivée du mouvement souverainiste au Québec, il y a plus de 40 ans, plusieurs pays, partout sur la planète, ont choisi l’indépendance. Pourquoi pas le Québec? Qu’est-ce qui freine tant ce rêve? Est-il inaccessible, fuyant ou simplement latent? Et ce lien Canada-Québec, ce « moi en toi et toi en moi »? Sommes-nous prêts à « nous quitter nous-mêmes »?  Notre confort sème-t-il l’indifférence? N’avons-nous pas encore trouvé de bonnes raisons de nous séparer?

Et comment les autres nations se débrouillent-elles avec un tel dilemme : celui de partir ou rester, celui de briser un pays pour en créer un autre? Les Écossais, au Royaume-Uni, jonglent avec ce même destin : union ou séparation. Quitter, oui, mais à quel prix? Comment imaginer une telle transition politique, économique et juridique avec l’Empire britannique? De leur côté, en Espagne, les Catalans ont-ils la liberté de penser à s’affranchir? Leur langue et leur culture pourront-elles survivre encore longtemps dans une Espagne fermée aux nationalismes en son sein? Comment la réalité de ces deux autres peuples nous permet-elle d’y voir plus clair, ici?

Questions nationales est d’une durée de 92 minutes. À l’affiche au cinéma Quartier Latin le lundi 31 août à 19h00 et le mercredi 2 septembre à 13h00.  Après son lancement au Festival des films du monde, le film prendra l’affiche du Cinéma de l’ONF du 17 au 22 septembre prochains.

J’invite tous les blogueurs à afficher la bannière! Merci!

Site: questionsnationales-lefilm.net
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Source: Communiqué de presse

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L’accès au pouvoir

Posted by lutopium sur 4 juin 2009

Ce billet est publié simultanément sur le blogue collectif “Les 7 du Québec”. Vous êtes invités à laisser vos commentaires sur ce site.

« Sous les fleurs, qui représentent l’image fausse derrière laquelle nos dirigeants se cachent, on trouve plein de serpents, qui correspondent à toute cette corruption qui nous entoure, au manque d’éthique et au copinage politique » – Yann Perreau

Je suis toujours persuadé que le scandale des commandites est directement responsable du désintéressement des québécois face à la politique. Cet événement a enfoncé le dernier clou dans le cercueil du cynisme politique. À mon avis, l’écoeurement des citoyens face au pouvoir politique explique en grande partie le pourcentage élevé d’abstention aux dernières élections provinciales. Les gens sont désabusés des politiciens. Après avoir douté de leur honnêteté et leur authenticité, un grand nombre de québécois sont maintenant convaincus que, peu importe ce que le citoyen peut penser, le monde politique fera toujours à sa guise, selon ses propres intérêts et ceux de ses proches amis. On croyait qu’ils auraient compris suite aux conclusions de la commission Gomery mais ils se font encore et toujours prendre la main dans le sac: les compteurs d’eau, l’asphalte de Whisseltown, les règles d’éthique modifiées pour le député Pierre Arcand, etc. Pas surprenant que nous soyons désillusionnés…

« Il ne faut pas faire l’autruche. (L)es dons (politiques) ne sont pas gratuits et lient les conseils de ville aux créanciers des partis au pouvoir. Les administrations municipales se menottent elles-mêmes, puis se font dicter la ligne à suivre. En 2003, un élu me révéla avoir été menacé par un entrepreneur, qui l’intima de cesser ses démarches visant à faire modifier les règles d’attribution de contrats, reliés au recyclage des déchets. Quelle fut sa réaction ? Il prit son trou et se tut. L’avenir et la destinée de nos villes échappent aux citoyens et à leurs élus. On ne peut tolérer que la démocratie et la liberté d’expression se fassent bafouer. » – Michel Bédard, Scandales et éthique

On peut le voir à Montréal, à Québec et dans quelques autres grandes villes québécoises, la machine politique professionnelle est très active et semble plus préoccuppée par la profitabilité des membres de la chambre de commerce que les aspirations de monsieur et madame tout-le-monde. Mais ça ne devrait pas empêcher les citoyens de s’impliquer dans les prochaines élections municipales qui auront lieu l’automne prochain. Voilà un palier de gouvernement qui est beaucoup plus accessible aux citoyens que ces mirages de la démocratie que sont l’Assemblée nationale et la Chambre des communes. Le monde ordinaire peut y influencer les décisions qui ont un impact majeur dans sa qualité de vie et sur le genre de « développement » qu’il veut associer à son quotidien. Une ville de Lévis branchée sur ses citoyens et préoccupée par l’environnement n’aurait probablement pas accepté un projet comme Rabaska…

« Chez nous, ce sont le quartier et la municipalité qui constituent les premiers lieux de la démocratie et de la solidarité, ce que j’appelle les premiers lieux identitaires… Redonner la vie municipale aux citoyens constitue le premier pas vers la démocratisation de la démocratie. » – Gil Courtemanche, La Seconde Révolution tranquille

Certaines administrations municipales adhèrent déjà à des idées de « développement durable ». Les décisions prises par les conseils municipaux au cours des prochaines années auront une influence majeure sur la protection de l’environnement, les investissements en transport collectif, la qualité de l’eau, la gestion des déchets, etc… Et il sera beaucoup plus facile d’établir un dialogue permanent entre le conseil de ville et les citoyens. Voilà un bon endroit où nous pouvons enfin tester l’efficience de la démocratie participative.

Peut-être y’a-t-il une organisation politique dans votre municipalité qui a conçu un programme qui rejoint vos préoccupations et qui propose des solutions auxquelles vous adhérez. Les initiatives citoyennes comptent souvent sur de modestes moyens. Donnez un coup de main, elle en a sûrement besoin! Soyez quand même vigilents envers les candidats de la chambre de commerce ou des partis provinciaux…  Et si vous habitez Montréal, ne vous laissez pas décourager par l’arrivée de Louise Harel!

« À la fin de mes jours, j’aimerais partir en sachant que j’aurais fait partie de ceux qui ont semé un peu de beauté et d’espoir, pas juste avec des mots, mais aussi avec des gestes. » – Yann Perreau

Illustration: Joseph M. Fitzsimmons – Flickr. Les citations de Yann Perreau sont tirées d’une entrevue qu’il a accordé au magazine L’Itinéraire.

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Touches pas à ma retraite!

Posted by lutopium sur 21 Mai 2009

Ce billet est publié simultanément sur le blogue collectif “Les 7 du Québec”. Vous êtes invités à laisser vos commentaires sur ce site.

Il me semble que la très grande majorité des québécois espèrent prendre leur retraite vers l’âge de 65 ans afin de profiter de quelques années de repos et investir leur temps comme bon leur semble. Je n’ai jamais entendu quiconque proposer que ce concept soit aboli et qu’on soit forcé de travailler jusqu’à la fin de nos jours. Évidemment, les autonomistes et les libertariens nous diront que les gouvernements n’ont rien à voir avec un tel système, que les gens peuvent se débrouiller tout seuls et avoir une confiance inébranlable envers nos financiers modernes pour leur assurer un revenu « décent » à la retraite… On voit ce que ça donne lorsqu’un gouvernement libéral exige que l’instance qui est responsable de protéger les avoirs de sa population se tourne vers un modèle spéculatif où l’erreur est banalisée et les résultats à la merci des lois naturelles du marché.

Administré par la Régie des Rentes, le système québécois est ce qui se rapproche le plus d’un revenu de citoyenneté. Même s’il ne parvient pas à combler les besoins essentiels et enrayer la pauvreté, le régime québécois, par exemple, permet aux citoyens qui ont gagné un salaire moyen (environ $30,000 aujourd’hui) tout au long de leur vie active de toucher une rente annuelle d’environ $18,000. Ce montant inclut le programme canadien de la sécurité de la vieillesse et le supplément de revenu garanti. Idéalement, la rente annuelle devrait être supérieure au seuil de la pauvreté mais le concept demeure une mesure essentielle.

Évidemment, les plus fortunés d’entre nous toucheront des revenus en provenance de placements privés et d’autres auront accès à un fonds de pension relié à leur emploi. Cependant, on le voit depuis quelques mois, la spéculation boursière, le manque de rigueur et la déresponsabilisation des entreprises face aux caisses de retraite n’est pas très rassurant pour les travailleurs qui aspirent à une vie « décente » lorsque le temps aura enfin sonné. Si on se fie au chroniqueur Claude Chiasson du Devoir, cette décence se chiffre à $60,000 par année et l’on doit avoir accumulé une fortune de plus de $300,000 pour y accéder.

Nos aristocrates québécois n’hésitent pas à se voter des fonds de retraite douillets afin d’assurer leur capacité à conserver leur mode de vie luxueux tout en protégeant leur héritage familial. Certains d’entre eux ont accumulé différentes sources de revenus en passant par la vie publique (hauts fonctionnaires, députés, ministres) et par l’entreprise privée. Il est fort probable que le nouveau président de la Caisse de dépôt du Québec ait droit à des chèques du Gouvernement du Canada, du Canadien National et de Bell Canada. Pas surprenant que M. Sabia se soit enduit de noblesse en refusant la pension annuelle de $235,000 de son nouvel employeur…

Le Gouvernement du Québec et la Caisse de dépôt ont la responsabilité de sécuriser la caisse de retraite des québécois et de permettre à tous les citoyens de recevoir une rente qui leur permettra de subvenir à leurs besoins essentiels. La nonchalance de certains pourraient forcer l’état à repousser l’âge de la retraite à 67 ans. Les québécois n’ont pas seulement perdu 40 milliards, ils ont perdu deux ans de repos. Pendant ce temps, nos aristocrates versent une petite larme et jouent au golf. Dans leur club privé

Photo: Linda Z. – Flickr

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Où en sommes-nous?

Posted by lutopium sur 5 Mai 2009

Ce billet est publié simultanément sur le nouveau blogue collectif “Voix de gauche” qui a été lancé le 1er mai dernier. Je vous invite à visiter ce nouveau site qui présente des billets de Louis Préfontaine, Jimmy St-Gelais, Carl Boileau et Francis Lagacé. Bientôt, d’autres chroniqueurs se joindront à cette initiative où les progressistes du Québec se donnent rendez-vous.

Depuis l’apparition du Rassemblement pour l’Indépendance Nationale (RIN) dans les années 60, le moins qu’on puisse dire c’est que la gauche a fait bien du chemin au Québec. Elle s’est naturellement associée au mouvement indépendantiste, elle a permis la naissance d’un nombre incalculable de groupuscules et a été associée au Parti Québécois pendant plus de 25 ans. Cependant, même si les idées progressistes se font sentir un peu partout dans le quotidien, la gauche n’a jamais été en mesure de se tailler une place importante sur l’échiquier politique québécois.

La fusion d’Option Citoyenne et de l’Union des Forces Progressistes (UFP), permettant la naissance de Québec solidaire, est peut-être le signe que la gauche québécoise est prête à se réconcilier et à mettre un peu d’eau dans son vin. Pour une rare fois, plusieurs tendances ont décidé d’unir leur forces et leurs talents pour jouer le jeu électoral, et cette décision a permis l’élection d’Amir Khadir à l’Assemblée Nationale. Et, le moins qu’on puisse dire, c’est que le représentant de Mercier est un député exemplaire, à la hauteur du rôle qu’on lui a confié. Rôle qu’il méritait fort bien d’ailleurs.

Lors d’une table ronde organisée par l’Institut du Nouveau Monde cette semaine, Claude Béland, ancien président du Mouvement Desjardins, lança l’idée que la crise économique actuelle est une opportunité; que les citoyens ont l’occasion de faire entendre haut et fort leur mécontentement face au système économique, qui connaît sa septième crise en 35 ans. Non seulement pouvons-nous exiger des changements majeurs pour nous protéger des ambitions de quelques-uns, mais nous pouvons, et nous devons proposer de nouvelles façons de faire. Inutile de viser l’utopie, des changements peuvent être introduits très rapidement. Il faut croire en la possibilité de changer le monde, ne serait-ce que par de petits gestes.

La grande majorité des québécois ont désavoué les libéraux fédéraux suite au scandale des commandites. La plupart d’entre nous avons refusé la formation d’un gouvernement conservateur. Nous avons également endossé l’élection de Barack Obama et la fin du règne belliqueux de la droite républicaine. Ces jours-ci, les médias nous font voir un gouvernement Charest embourbé dans les conflits d’intérêts et un entêtement excessif envers les partenariats avec l’entreprise privée. C’est une opportunité pour la gauche de dénoncer un monde politique déconnecté du peuple et pour exiger des comptes aux affairistes et aux spéculateurs qui n’hésitent pas à piger dans les fonds publics et les caisses de retraite.

Le néolibéralisme plie les genoux. La porte est grande ouverte à un réel équilibre des forces entre les citoyens, l’état et le monde des affaires. Lors de cette activité de l’INM, Claire Bolduc, de Solidarité rurale, a invité les citoyens à se prendre en main en s’inspirant des combats que mènent les régions du Québec, elles qui vivent une crise économique depuis 10 ans. Contrairement à certaines idées de droite qui circulent ces temps-ci, tous les citoyens ont droit à une vie décente. Je crois qu’il est de notre devoir de s’assurer que tous les québécois aient accès à une éducation de qualité et à des services de santé gratuits, détachés de toute ambition commerciale. Nous avons le choix entre une solidarité qui permet le partage ou une approche individualiste qui favorise, encore une fois, les mieux nantis de notre société.

Photo: Ascarel – Flickr

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Les gestes nécessaires

Posted by lutopium sur 18 décembre 2008

Me voilà de retour dans la blogosphère… Comme certains d’entre vous peuvent en douter, la campagne électorale a été épuisante. Quelques jours de répit replacent les idées…

L’arrivée d’Amir Khadir à l’Assemblée nationale est porteuse de changements. Moins spectaculaire que l’élection de Barack Obama, le choix des électeurs de la circonscription de Mercier n’en est pas moins d’une réelle pertinence lorsqu’on considère toutes les décisions que la race humaine aura à prendre au cours des cinquante prochaines années.

Ces décisions doivent être prises maintenant, en ce début de crise économique mondiale. Un consensus international suggère que les états soutiennent le système en injectant de l’argent dans les structures financières et dans la construction d’infrastructures. Un passage important du discours d’Amir Khadir hier: « On a une opportunité en or de profiter de la crise pour changer notre économie, pour la rendre au service des gens et dans le respect de la nature. »

Si on se fie aux résultats des dernières élections provinciale et fédérale, on peut conclure que les québécois rejettent les idées rétrogrades de la droite. Et qu’on soit en faveur de l’indépendance du Québec ou d’un fédéralisme renouvelé, nous devrons au moins nous entendre sur les mesures à prendre afin de sauver notre planète. Quarante ans après le Club de Rome, les êtres humains ne peuvent plus ignorer la possibilité d’une catastrophe. Le temps des grands changements est arrivé.

Le Québec doit donner l’exemple d’une solidarité qui dépasse la partisanerie politique ou les choix philosophiques. J’espère que la présence de Québec solidaire à l’Assemblée nationale contribuera à allumer ce réel désir de changement.

Les québécois se sont donnés une pause électorale de quatre ans. Plus que jamais, nous devrons être vigilents. Il est du devoir de nos élus d’assurer la survie du Québec et de contribuer à protéger notre planète. Et de freiner les ambitions démesurées d’une économie qui a récemment connu une incroyable tendance à la tricherie et à l’irrespect des citoyens.

Il est à souhaiter que la présence d’Amir Khadir sur l’échiquier politique aura un rôle à jouer dans le ralentissement des ambitions du Parti Libéral et des lobbies économiques ainsi qu’au retour du Parti Québécois dans l’axe de la social-démocratie. Pour le bien-être des petits-enfants de nos enfants.

Je vous souhaite la paix. Québec, je t’aime.

Photo: Mario Groleau – Flickr

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Solidaires pour l’environnement!

Posted by lutopium sur 25 novembre 2008

Montréal, le 24 novembre – Selon une dizaine de groupes écologistes dont Greenpeace et Équiterre, Québec solidaire obtient la meilleure note pour ses engagements en matière d’environnement, ex aequo avec le Parti vert, suivi de loin par le Parti québécois, l’Action démocratique du Québec et le Parti libéral.

Que ce soit en matière de gestion des forêts, d’agriculture ou d’alimentation, les groupes écologistes ont souligné l’avant-gardisme des engagements de Québec solidaire.

« Les Libéraux touchent véritablement le fond du baril avec une note de 5 sur 25. Même l’ADQ fait mieux… « L’économie d’abord, oui », mais au détriment de la planète, en somme. Voter Québec solidaire, c’est faire le choix du seul parti qui propose une économie véritablement au service des gens et de l’environnement. Le 8 décembre, il faut envoyer des solidaires à l’Assemblée nationale pour mettre fin aux vieux modèles économiques qui nous ont mené au bord du gouffre », a indiqué la porte-parole de Québec solidaire Françoise David.

De plus, M. Gaétan Daniel Breton, fondateur du Parti Vert du Québec, a confirmé dimanche dernier son appui inconditionnel à Françoise David et Amir Khadir.  Un nombre impressionnant d’appuis de la part des intervenants en environnement pointent vers l’approche globale et innovatrice de Québec solidaire.  Plus que jamais, Québec solidaire est la formation politique des citoyens et citoyennes préoccupés par l’environnement!

Voir : Questionnaire aux partis 
L’environnement de retour dans la campagne électorale et Développer une économie écologiste et solidaire

Illustration: David Gunter – Flickr

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Paysages de campagne

Posted by lutopium sur 16 novembre 2008

C’est plus fort que moi. Je ressens le besoin de partager quelques réflexions en ce 12ème jour de campagne électorale. Ça sera comme une thérapie. Le comité électoral de notre circonscription reprend ses activités ce matin vers 11 heures. J’en profite donc pour écrire ces quelques mots, histoire de faire sortir le méchant.

Le visage républicain de l’ADQ

Il est évident que les conseillers de l’ADQ cherchent à rafraîchir leur stratégie électorale. Depuis le déclenchement des élections, leur chef semble désorienté, ne sachant pas sur quel clou il doit frapper pour rejoindre la population. Hier après-midi, on a pu constater le fruit de leurs réflexions. Lors d’une assemblée militante à Québec, l’ADQ a invité l’ancienne juge Andrée Ruffo à prononcer un discours sur un sujet qui lui tient particulièrement à coeur: la famille. Elle se joint au discours populiste en lançant: « Je crois encore aux familles. Ce n’est pas vrai que c’est l’État qui donne de l’amour aux enfants… ».

Voilà un double discours directement inspiré du Parti Républicain et du Parti Conservateur. Dans une même phrase, on rend gloire à la famille et on en profite pour identifier l’état comme une grosse bibitte qui devrait se retirer complètement des programmes sociaux. Voyons donc… Pauline Marois et Françoise David n’ont jamais dit que l’état devait donner de l’amour aux enfants! Toute l’idée derrière le programme des CPE est de soutenir les québécoises et les québécois qui tentent de concilier le travail et les obligations familiales… L’apparition des CPE fait suite à des années de luttes et de revendications menées par les regroupements de femmes et par des groupes communautaires.

Dans la tradition de George W. Bush et de Stephen Harper, voilà donc la dernière idée des stratèges de l’ADQ: encadrer le débat autour de la famille dans un modèle patriarcal. Il semble évident pour eux que les mamans doivent rester à la maison pour prendre soin des petits. Et Mario Dumont de préciser cette approche en lançant « avec l’ADQ, c’est un enfant, une place au soleil. Pas d’oubliés… » Cette phrase ne vous rappelle pas le slogan de George W. Bush en 2004: « No child left behind… »?

La mission des services gouvernementaux n’est pas de régler les problèmes reliés au démantèlement des familles. Les CPE existent pour faciliter le quotidien des citoyennes et des citoyens du Québec. L’augmentation du taux de divorce n’a rien à voir avec l’état. Regardez plutôt du côté de mode de vie imposé par notre société de consommation…

Le droit d’exister d’un parti progressiste

Les québécois devraient décider par eux-mêmes s’il est pertinent de compter Québec solidaire dans le paysage politique. Cette formation politique émergente, rassemblant des québécois et des québécoises de tous les horizons, doit faire preuve de créativité afin de se tailler une petite place dans cette campagne électorale. La formation de Françoise David et d’Amir Khadir ne pouvait pas enclencher des dépenses avant le lancement officiel de la campagne électorale, confirmé par la visite du premier ministre chez le lieutenant-gouverneur. Les trois « grands » partis ont commencé à se préparer à ces élections des jours, voire des semaines avant son lancement. Déjà, dans la nuit du 6 décembre, leurs pancartes étaient montées aux pôteaux. Leurs autobus étaient prêts à silloner les routes du Québec. Les locaux étaient loués, les lignes téléphoniques activées.

Le jeudi 6 novembre au matin, l’équipe électorale de Québec solidaire enclenchait ses activités pour démarrer sa campagne. À l’exception des priorités reliées aux circonscriptions des deux porte-parole, il fallait compter une dizaine de jours pour concevoir et mettre en place tous les services qui permettent de soutenir les associations locales d’un bout à l’autre du Québec. Contrairement aux trois autres partis, qui profiteront des 33 jours de campagne, cette jeune formation politique devra se contenter de trois semaines pour se faire connaître et prendre sa place dans le débat.

De plus, les médias semblent être complices dans ce jeu inadéquat en minimisant la portée de Québec solidaire. Selon l’analyse d’Influence Communications, Qs récolte un maigre 2% de la couverture médiatique alors que les trois partis principaux occupent entre 25% et 45% de l’espace. On dira que Françoise David récolte une couverture reliée aux intentions de vote… Mais comment les électeurs peuvent-ils se faire une meilleure idée si la couverture médiatique est si maigre? Dans les médias principaux, on ne parle presque plus de Qs. On ne parle que des trois partis qui siègent actuellement à l’assemblée nationale et ce, même si Qs tient des conférences de presse quotidiennes et maintient un site web qui est rafrâchi plusieurs fois par jour.

De plus, comme Pauline Marois et Jean Charest refusent d’inviter Françoise David au débat des chefs, les québécois ne pourront pas se faire une opinion par eux-mêmes. C’est l’ensemble du Québec qui est pénalisé par l’absence de Mme David à ce débat. À mon avis, il serait extrêmement rafraîchissant de l’entendre. Ça court-circuiterait l’homogénéité du discours actuel. La présence de Mme David permettrait à une portion de la population de se faire entendre.

Et que penser de la campagne de salissage envers Qs qui nous ramène dans l’ère du maccartisme, en identifiant le parti comme une formation d’extrême-gauche? C’est vraiment mal connaître cette formation politique. Comment expliquer qu’un journaliste du Devoir, qui semble admirer le travail de Ségolène Royal, puisse salir la réputation du seul parti progressiste au Québec?

La force d’une couleur à la mode

Depuis la campagne électorale de 2007, on assiste à un nouveau phénomène sur l’échiquier politique: l’attrait que peut procurer l’utilisation d’un mot: vert. Les derniers sondages indiquent que le Parti Vert obtiendrait 7% des intentions de vote. N’est-il pas extraordinaire que ce parti, qui n’a pratiquement aucune structure, attire la sympathie des électeurs grâce à la couleur qui enrobe son nom? S’il y avait un Parti Bleu, grand défenseur de la qualité de l’eau, profiterait-il également d’un succès mystérieux?

Depuis que le nouveau chef du Parti Vert, M. Guy Rainville, a refusé de s’allier à Québec solidaire afin de permettre aux deux partis de se tailler une place au soleil, j’ai moins de respect pour cette jeune formation politique. Ils savent très bien que les deux porte-parole de Qs ont de bonnes chances de gagner leurs sièges dans les circonscriptions de Gouin et Mercier. Invité à ne pas présenter de candidats dans ces deux comtés et d’identifier les endroits où Qs aurait appliqué la même stratégie, M. Rainville a déclaré « …nous avons décidé de ne pas céder les deux comtés à Québec solidaire. » Comme s’ils avaient une chance de remporter ces deux circonscriptions…

C’est ce que je retiens de ces premiers jours de la campagne électorale: discours populiste de Mario Dumont, non-respect de la démocratie de la part des médias, de Jean Charest et Pauline Marois ainsi qu’un opportunisme malsain de la part du Parti Vert. Mais nous travaillerons d’arrache-pied pour faire connaître la plate-forme de Qs et de faire avancer les idées progressistes.

Illustration: Artocular – Flickr

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Propres, les québécois parleront d’économie

Posted by lutopium sur 3 novembre 2008

À l’exception de la pluie de démissions qui frappe les partis politiques québécois, il va sans dire que c’est l’économie et la possibilité qu’elle nous tombe sur la tête qui occupe les débats politiques depuis quelques jours… Depuis qu’il a lancé la rumeur d’une élection générale, notre premier ministre a installé un climat de peur au Québec. L’avenir est tellement peu reluisant qu’une dizaine de députés ont décidé de prendre leur retraite!

Alors, on parlera d’économie. Le Parti Libéral essaiera de nous convaincre qu’il est essentiel pour le Québec de se doter d’un gouvernement majoritaire pour traverser une crise économique. N’essayez pas de parler d’autre chose, il faudra causer d’économie. Vous êtes préoccupés par la détérioration de votre planète? Oubliez ça, on parle d’économie.

De toute façon, on vous dira que l’environnement au Québec se porte bien. On vous parlera de cette étude, préparée par le ministère de l’Environnement, quelques jours avant le déclenchement des élections. On nous apprend que « …le Québec affiche toujours le plus faible taux d’émissions de gaz à effet de serre (GES) par habitant au pays… » À quoi bon parler d’environnement si notre province est un chef de file dans le domaine? Parlons d’économie, voulez-vous?

Les trois partis politiques nous inviteront à parler de développement économique. Tiens, pourquoi ne parlerions-nous pas du développement pétrolier dans le fleuve Saint-Laurent? Ça vous intéresse? Vous en voulez de la richesse? Et si jamais les environnementalistes dénoncent le projet, les libéraux n’auront qu’à sortir le bâillon, c’est efficace. C’est comme ça qu’on a étouffé l’opposition au projet Rabaska et maintenant pour museler l’activiste Alain Dubois qui pourrait ternir la réputation de Loto-Québec… Parlons d’économie.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Jean Charest a de la suite dans les idées. Mercredi, il devrait se rendre chez le lieutenant-gouverneur afin de demander la dissolution de l’Assemblée Nationale et confirmer le lancement de la campagne électorale. Le lendemain, il prononcera un discours devant la Chambre de Commerce du Montréal-Métropolitain. En temps de crise, un chef d’état demande aux chaînes de télévision de lui donner une quinzaine de minutes afin qu’il puisse s’adresser directement aux citoyens. Mais notre premier ministre préfère rencontrer les membres de la Chambre de Commerce. Ils parleront d’un plan pour protéger la sécurité économique du Québec. Moins d’une semaine plus tard, Claude Garcia leur parlera d’une source d’enrichissement pour les citoyens du Québec : la privatisation d’Hydro-Québec. Ils ont de la suite dans les idées, non?

On s’en reparle mercredi. Ça sera probablement le dernier billet avant la campagne électorale et le début d’une absence de quelques semaines.  Combat oblige.

Illustration : Marc L’Espérance – Flickr

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