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Posts Tagged ‘Martin Masse’

Au revoir Mario, à bientôt…

Posted by lutopium sur 22 mars 2009

Lorsque j’ai lancé ce modeste blogue en décembre 2007, j’ai annoncé mes couleurs. Sans connaître la pertinence et la portée d’une telle aventure, je me suis donné comme « mission » de dénoncer certains propos des disciples de la droite politique et de dévoiler ce qui représentait pour moi l’hypocrisie de certains opportunistes ambitieux qui utilisent la scène politique pour en arriver à leurs propres ambitions personnelles.

Par la force des choses, Mario Dumont est devenu le personnage principal de mon blogue. Même si j’ai toujours reconnu sa détemination et une certaine forme de courage, il me semblait important de lancer un blogue à tendance « progressiste » afin de contribuer à l’équilibre des idées sur la blogosphère politique québécoise. Certains d’entre vous se rappeleront sans doute des dérapages qu’ont commis certains sites adéquistes lors des élections de mars 2007…

Lorsque Mario Dumont a annoncé son départ de la vie politique, je subissait les ravages de l’influenza et j’ai été forcé de mettre un frein à toutes mes activités. Je n’ai donc pas été en mesure de commenter la démission du chef de l’ADQ et d’y amener mon petit grain de sel. Aujourd’hui, je vais beaucoup mieux. Je profite donc de l’occasion pour lever mon chapeau à M. Dumont en lui souhaitant le meilleur des succès lors de ces prochaines aventures.

Tout laisse croire que M. Dumont profitera des prochains mois afin de prendre un repos bien mérité et de préparer son déménagement vers la région de Montréal. Du moins, c’est ce qu’il laissait entendre lors de son récent passage à l’émission dominicale de Guy A. Lepage. Par la suite, il joindra les rangs de la famille Rémillard afin d’y animer une émission d’affaires publiques. La mission de TQS commence à prendre forme. Ça semble inspiré du modèle de la chaîne américaine FOX: des commentateurs politiques ayant un penchant pour les idées conservatrices et une programmation donnant une grande place à la violence et aux relations amoureuses douteuses. On s’en doutait, Remstar n’a pas acheté TQS pour contribuer à la vie artistique québécoise. Il sera intéressant de mesurer l’impact qu’auront Mario Dumont et André Arthur sur l’opinion publique, deux des plus grands ambassadeurs des idées de la droite politique et économique. Si ça continue comme ça, peut-être annoncera-t-on l’arrivée de Martin Masse dans l’équipe des moutons noirs?

À moins que l’exécutif national en décide autrement, c’est également cette semaine que sera lancée la course à la chefferie qui permettra à l’ADQ de couronner son prochain leader. Certains commencent à avoir le torticolis car les grosses pointures ne se bousculent pas à la porte d’entrée! D’après ce que je comprend, les candidats qui devraient annoncer leur intérêt sont Éric Caire, François Bonnardel, Richard Merlini et Sylvie Roy. D’autres noms circulent mais rien n’est encore confirmé.

Selon Michel Kelly-Gagnon, président de l’Institut Économique de Montréal, la prochaine élection provinciale serait propice au succès d’une formation politique de centre-droit. La tradition veut que les électeurs ne renouvellent pas le mandat des libéraux, ce qui permettrait à l’ADQ de séduire les québécois et de viser un succès semblable à celui connu en mars 2007. On devine déjà à quoi ressemblera la stratégie adéquiste: faire la promotion des baisses d’impôt, promettre la réduction de la taille de l’état et proposer la formule de « l’opting-out » pour certains services publics. Le vrai message: vous aurez plus d’argent dans vos poches, débarassons-nous des fonctionnaires et le privé fait mieux.

Le président de l’IEDM semble être déçu de la performance de Jean Charest et du gouvernement actuel. Il y aura peut-être une cassure historique entre les forces de l’économie et le Parti Libéral. Les militants de l’ADQ ont prouvé qu’ils sont d’excellents disciples au service des maîtres du marché. Les chambres de commerce, le Conseil du Patronat et les lobbies économiques appuieront peut-être une formation politique qui n’a aucun problème à défendre les intérêts du privé en croyant que c’est à leur avantage. C’est exactement la stratégie qu’a utilisée le Parti Républicain au cours des 30 dernières années. Tout est dans l’enracinement des associations locales. C’est un processus long et coûteux. L’ADQ ayant un urgent besoin de financement, l’adhésion des maîtres envers leur équipe pourrait être d’un grand secours.

Regardez bien ce qui se passe présentement. Ces disciples commencent à prendre beaucoup de place dans un poste de radio populiste à Québec, chez TQS et dans le Journal de Montréal. La famille Desmarais pourrait également délaisser le Parti Libéral pour appuyer une formation politique prête à s’associer à ses intérêts. Ils produiront l’émission de Mario Dumont, tout est possible…

Illustration: T. Birge – Flick

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La droite québécoise et les syndicats

Posted by lutopium sur 19 mars 2009

Ce billet est publié simultanément sur le blogue collectif « Les 7 du Québec ». Vous êtes invités à laisser vos commentaires sur ce site.

Suite aux récents déboires de la FTQ Construction, les partisans de la droite et du libre-marché n’ont pas raté l’occasion de discréditer le syndicalisme en l’associant au crime organisé, allant même jusqu’à présumer que toutes les centrales sont reliées à la mafia… Utilisant sa rhétorique néolibérale habituelle, le blogue libertarien Le Québécois Libre profite de l’occasion pour transmettre encore une fois le message de ses maîtres: « …ce qui distingue les syndicats des organisations criminelles est que les premiers disposent de privilèges légaux considérables pour légitimer leurs actions, mais la méthode est essentiellement la même…. La violence et le vol font intrinsèquement partie des méthodes syndicales…» On fait encore une fois dans le plus grand des délires.

Aucune nuance n’est apportée dans les nombreux billets parus sur les blogues de droite. Selon eux, tous les syndicats utilisent des méthodes doûteuses et ne cherchent qu’à protéger leurs intérêts, allant jusqu’à s’associer avec les organisations criminelles de Montréal. À les entendre, ce sont les syndicats qui cherchent à tisser des liens avec le crime organisé et non le contraire. Tout le monde est coupable. On va même jusqu’à ressortir le squelette d’André Desjardins pour argumenter le tout…

Personnellement, et ce même si je n’ai jamais été syndiqué, j’appuie inconditionnellement le droit d’association des travailleurs . Nous en avons fait du chemin depuis le 1er mai 1886 où les travailleurs de Chicago ont obtenu la journée de travail de huit heures après une grève qui a mobilisé 300,000 personnes. Même si des militants furent arrêtés et condamnés à mort (quatre d’entre eux furent pendus), le mouvement syndical ne s’est pas laissé intimidé et a poursuivi sa lutte afin d’établir un équilibre dans les négociations avec les patrons.

Au Québec, le patronat s’est doté de plusieurs associations et lobbies afin d’établir un rapport de force avec les donneurs d’ouvrage, particulièrement les services publics. Chambres de commerce, Conseil du Patronat et quelques think tanks bien financés leur permettent d’influencer les dépenses et les attributions de contrats. Si les patrons ont le droit d’unir leurs forces tout en contrôlant directement ou indirectement la majorité des médias d’information, pourquoi les travailleurs n’auraient-ils pas accès à ce droit fondamental?

Évidemment, pour la nouvelle classe néolibérale, les syndicats sont un obstacle au développement économique, à l’augmentation des profits et à l’enrichissement de quelques privilégiés. Faudrait m’expliquer pourquoi de simples citoyens québécois n’hésitent jamais à appuyer nos entrepreneurs sans réserve tout en rejetant toute idée de rassemblement des travailleurs. Si j’utilise le même raisonnement que celui présenté par ces blogueurs réactionnaires, il faudrait peut-être songer à fermer les firmes de courtage financier, les banques et certaines entreprises. Car, ces temps-ci, les fraudeurs et les tricheurs se retrouvent beaucoup plus de ce côté que dans les centrales syndicales… Ce n’est pas parce que quelques individus assoifés de quelques dollars et d’une vie de pacha sur un yatch qu’il faut discréditer l’ensemble du mouvement syndical. Croyez-vous vraiment que l’Ordre des Infirmières, le syndicat des techniciens de Bell Canada et celui des journalistes de Quebecor sont parrainés par la mafia?

D’ailleurs, n’oubliez pas que ce sont des journalistes syndiqués d’une entreprise publique (Radio-Canada) qui ont dénoncé les agissements des dirigeants de la FTQ Construction. Même s’il semble évident que l’organisation connait des problèmes innacceptables, il ne faudrait pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

Photo: murilo – Flickr

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L’adéculte du chef

Posted by lutopium sur 13 février 2009

Comme tout bon parti politique, l’Action Démocratique du Québec cherchera à profiter au maximum de la couverture médiatique que procure une course à la chefferie. Les journalistes n’hésitent pas à couvrir ce genre d’évènement politique et les faits saillants sont diffusés en direct sur les chaînes d’information continue. Une course à la chefferie permet également à des aspirants inconnus du public de se faire connaître tout en espérant en retirer quelques graines de popularité.

Avec le départ de Mario Dumont, le parti qui porte encore officiellement son nom est à la recherche de son nouveau porte-parole. Certains militants invitent à la patience en rappelant que les membres doivent tout d’abord établir les règles de la course alors que d’autres souhaitent que les activités soient lancées le plus rapidement possible.

David Chrétien, militant adéquiste de longue date et un des blogueurs adéquistes les plus actifs, souligne que « …contrairement au PLQ et au PQ, le parti n’a jamais vécu de course à la chefferie. Donc, il n’y a pas de règles déjà établies à cette fin… ». Actuellement, le juriste Marc-André Gravel est à rédiger les propositions qui viseront à modifier les stauts du parti afin de permettre cet exercice démocratique. Ces propositions devront probablement être entérinées par le prochain conseil national de l’ADQ et c’est alors que nous connaîtrons l’échéancier ainsi que les modalités reliées aux candidatures. Est-ce que les militants exigeront un prix d’entrée pour la course? L’idée est lancée: « …les principaux successeurs éventuels à Mario Dumont ont tous entendu parler d’une somme variant de 20,000 $ à 25,000 $ à verser au parti pour avoir l’opportunité d’être de la course… », comme le souligne le journaliste Simon Boivin du quotidien Le Soleil. La direction du parti ne semble pas tout à fait au courant de la chose. Le nouveau directeur-général de l’ADQ, Simon-Pierre Diamond, réagissait à la nouvelle en déclarant: « …j’ai entendu ça moi aussi. Ce sont des discussions que nous avons (sic)… »

Je me doutais bien que l’ADQ vit actuellement des problèmes financiers. C’est l’impression que je partageais déjà dans un billet publié le 20 janvier dernier. L’état des choses a été confirmé par le député Éric Caire dans une entrevue qu’il accordait cette semaine où il chiffrait la dette du parti à $600,000. Cette situation précaire pourrait peut-être expliquer cette taxe pour les candidats intéressés par la course à l’investiture du parti. Avec cinq ou six candidats, on pourrait récolter plus de $100,000, ce qui permettrait de financer une fin de semaine à la hauteur de l’évènement. Si cette course à la chefferie se tiendrait la semaine prochaine, les candidats en lice seraient: Éric Caire, Claude Roy, François Bonnardel, Sébastien Proulx (autorisation du cabinet Heenan Blaikie requise), Stéphane Gendron (peu probable), Joanne Marcotte, Christian Lévesque et Richard Merlini. Il y aurait peut-être des surprises.

Certaines personnalités québécoises ont été approchées afin de donner un peu de piquant à la succession de Mario Dumont. Elles ont cependant toutes refusé le défi. Malgré les honnêtes efforts des militants, Michel Kelly-Gagnon (ancien président du conseil du patronat), Maxime Bernier, Marie Grégoire, Gérard Deltell et Paul-Daniel Muller (ancien directeur-général de l’IEDM) ont tous décliné l’invitation. Au grand dam de ses membres, l’ADQ a du mal à rassembler les forces de droite et à se donner un second souffle. Le blogueur Suburbain Lucide résume bien la situation:

« …Les adéquistes doivent d’abord faire le deuil de leur chef, mais aussi de celui du culte du chef. Il est impératif pour les militants adéquistes d’apprendre à s’approprier leur parti, et que la parole du chef n’est pas parole d’Évangile. Les militants devront apprendre à contrôler leur parti afin de faire valoir leurs opinions, et apprendre à lutter contre les cliques et les individus qui profitent du manque de vigilence des membres pour s’approprier le parti…  Pour justement avoir à se débarasser des pommes pourries qui se servent de l’ADQ pour faire avancer leur agenda personnel, les miltants adéquistes devront prendre plus de place dans la structure du parti. La constitution du parti n’a jamais prévu les mécanismes d’une course à la chefferie, c’est pas peu dire! »

L’Action Démocratique fait face à son plus grand défi: sa raison même d’exister après le départ de Mario Dumont. Il n’en tient qu’aux membres. Ce parti est la seule formation politique dans laquelle les québécois qui désirent une réduction de la taille de l’état, d’allègements fiscaux, du libre-marché, de la disparition des syndicats, de l’autonomie des écoles, des soins de santé privés – bref de la droite économique et politique, de se regrouper et de formuler des revendications. Ils ne semblent pas se retrouver dans les structures et les propositions du parti Libéral. Les prochains mois seront donc cruciaux pour les militants qui désirent poursuivre le travail. Terminons ce tour d’horizon en reprenant un texte de Martin Masse, publié après la défaite de l’ADQ en 2003:

« On s’illusionne en pensant que c’est un parti politique qui réussira à faire avancer les idées libertariennes au Québec. Si l’on devait représenter de façon schématique l’histoire des positions philosophiques de l’ADQ, on verrait une courbe en zigzag faisant parfois quelques spirales dans les moments d’intense confusion, pour aboutir dans une immense zone noire représentant le vide actuel, ou si l’on veut l’état post-électoral dépressif du pauvre p’tit Mario.

Un gouvernement adéquiste n’aurait probablement enclenché aucune réforme radicale ni réduit la taille de l’état de façon notable. Son amateurisme et l’inexpérience de ses membres auraient entravé sa capacité de gouverner. Mais c’est bien sûr le « néolibéralisme » qui aurait alors été désigné comme la source de cette débâcle, plutôt que l’incapacité de ce gouvernement à vraiment s’attaquer à l’étatisme. Les espoirs immenses qui auraient été investis dans cette jeune équipe auraient été immanquablement déçus.

Mieux valait se débarrasser tout de suite de ces girouettes confuses. C’est bien dommage pour ceux qui voulaient vraiment changer les choses et qui ont cru pouvoir le faire avec ce véhicule. Mais j’ai bien peu de sympathie pour des gens assez naïfs pour s’embarquer dans une telle galère, et qui se refusent à comprendre que la politique est un jeu irrationnel, implacable, en plus d’être par définition un jeu d’étatistes… »

Illustration: nhuthuypro – Flickr


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Les ambitions de Stephen Harper

Posted by lutopium sur 9 septembre 2008

On se demande souvent ce qui attire les gens vers la vie politique.  Dans le cas de Stephen Harper, l’intérêt pour la chose a débuté dès son passage à l’école secondaire.  D’abord membre du Club des Jeunes Libéraux, il décide par la suite de joindre le Parti Progressiste Conservateur car il n’était pas d’accord avec les politiques énergétiques du gouvernement Trudeau.  Selon lui, le programme libéral nuirait aux intérêts de l’industrie pétrolière de l’Alberta.  À l’âge de 26 ans, il devient l’attaché politique du député conservateur Jim Hawkes qu’il quitta un an plus tard, désillusionné par le parti et l’approche de Brian Mulroney.

Tout comme Mario Dumont, Stephen Harper est un politicien professionnel et un ancien « génie en herbe ».  Suite à ses études, il a brièvement travaillé pour la pétrolière Imperial Oil avant de s’impliquer entièrement dans la sphère politique.  Après un retour aux études afin d’y compléter une maîtrise en sciences économiques, Stephen Harper débute sa carrière politique comme député de Calgary-Ouest en 1993.  À l’exception d’un mandat avec la Coalition Nationale des Citoyens, cette aventure ne s’est jamais arrêtée depuis et l’a conduit aux plus hautes sphères de la politique canadienne.

Marié dès sa sortie de l’université et père de deux enfants, Stephen Harper est un homme religieux.  Il est membre de l’église évangélique « Christian and Missionary Alliance », petite congrégation qui se positionne contre l’avortement et le mariage gai.  La doctrine de l’église considère que l’homosexualité est « immorale ».  Il est difficile de confirmer si son église influence son programme politique.  Néanmoins, on peut croire que les quelques tentatives du Parti Conservateur en ce qui touche le statut juridique du fœtus (projet de loi C-484) et les changements proposés aux subventions culturelles sont destinés à séduire l’électorat de la droite religieuse.  On peut s’imaginer ce qu’un gouvernement conservateur majoritaire pourrait faire afin de sécuriser l’appui de ces partisans, qu’ils se trouvent en dans le nord de l’Ontario, dans la vallée de l’Okanagan, dans le Québec rural ou les coins traditionnalistes des maritimes.

Notre premier ministre est un homme très intelligent, pas de doute là-dessus.  Et il est déterminé à diriger la destinée de son pays.  À l’instar de George W. Bush, Stephen Harper semble être attiré par les écrits du philosophe Leo Strauss.  Ce dernier déclarait que « la plupart des gens sont trop stupides pour prendre des décisions éclairées sur les affaires politiques ».  On pourrait toujours demander à Martin Masse d’élaborer sur la question, mais personnellement, de telles convictions me font vomir et on repassera…

Stephen Harper représente donc les intérêts de l’industrie pétrolière albertaine et des disciples des libertés individuelles.  À mon avis, le premier danger relié à l’arrivée d’un gouvernement conservateur majoritaire serait l’exploitation effrênée des ressources pétrolières de l’Alberta et des territoires nordiques, ce qui expliquerait son empressement à déclarer la souveraineté canadienne sur les eaux arctiques.  Il ne faut jamais perdre de vue que les américains sont très intéressés par le pétrole de l’ouest canadien et de construire un gazoduc qui doit absolument passer par la Colombie-Britannique et l’Alberta.   Le deuxième enjeu associé à l’intrônisation de Stephen Harper est celui associé à ses croyances philosophiques.  Si l’on croit que les libertés individuelles des canadiens a préséance sur la solidarité des citoyens, on peut s’attendre à des réductions d’impôts importantes – surtout pour les entreprises, ce qui entraînerait la disparition de plusieurs services sociaux et la privatisation de plusieurs institutions auxquelles les canadiens sont attachés.

Stephen Harper ne veut rien de moins qu’un gouvernement majoritaire afin de mettre en place des changements drastiques.  Personnellement, je souhaite que la composition du Parlement canadien demeure telle qu’elle est aujourd’hui afin d’assurer un équilibre entre les objectifs de l’industrie canadienne, les améliorations à apporter aux services gouvernementaux et la qualité de vie des citoyens.  Du moins, jusqu’au jour où nous le quitterons…

De la manière dont elles évoluent, les commissions des droits de la personne représentent une attaque contre nos libertés fondamentales et l’existence même de notre soicété démocratique.  En fait, elles sont l’égale d’un régime totalitaire.  Je les trouve extrêmement dangereuses – Stephen Harper, 1999

Photo du site de Lloydminster, Alberta: A guy with a camera – Flickr

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Julie Couillard et le cynisme politique

Posted by lutopium sur 1 juin 2008

On croyait que le spectacle donné par la commission Gomery donnerait la leçon aux politiciens et aux organisateurs politiques.  Comme beaucoup de québécois et canadiens, j’étais convaincu que la vie politique serait un peu plus calme, voire dénudée de ses scandales après le départ de Jean Chrétien et de Paul Martin.  Pendant un moment j’ai cru au sérieux des nouveaux arrivants qui semblaient déterminés à imposer une bonne gestion des finances, des attributions de contrats en règle, et une tonne de bonnes intentions…  Ai-je également le souvenir de conservateurs arrogants envers les journalistes et les fonctionnaires, exigeant la saine gouvernance des institutions politiques et de l’appareil gouvernemental?  Les nouveaux conservateurs canadiens, rejetons du parti de la réforme, grands défenseurs des droits familiaux et des libertés individuelles sont-ils en train de réaliser que l’ambition personnelle, les fausses raisons et même la corruption sont toujours attirés par le pouvoir, peu importe la couleur du parti?

Je lisais Martin Masse sur son blogue Le Québécois Libre qui décide de prendre la défense de Maxime Bernier – peut-être inspiré d’un sentiment de confrèrerie iedmiste – en nous rappelant que certains considèrent qu’il a été un bon ministre de l’Industrie.  Que grâce à lui, l’industrie de la téléphonie est maintenant plus concurrentielle et profite aux consommateurs.  C’est bien peu devant toutes les gaffes qu’il a accumulé comme ministre des Affaires Extérieures.  Non, on ne peut excuser une série de maladresses comme l’affaire du Jos Louis, se tromper sur le nom d’un président, un manque de vigilence flagrant sur son entourage immédiat ou en s’impliquant dans les affaires internes de l’Afghanistan comme un amateur.  C’est peut-être un gars fort sympathique et compétent dans certains domaines mais il doit maintenant avouer qu’il aurait pu faire mieux.  S’il ne se sentait pas à l’aise avec la diplomatie internationale, il se devait d’en informer Stephen Harper.  Si M. Bernier a pensé à le faire, le blâme revient également au premier ministre, même si l’intention était de séduire les québécois.

Messieurs les politiciens, svp remettez un peu d’ordre dans la cabane.  Les citoyens commencent à en avoir ras le bol de cette politicaillerie.  Vous nous demandez d’être plus productifs, mieux organisés et plus respectueux…  Montrez l’exemple!  Reprenez vos esprits.  Vous avez tout l’été devant vous!

Photo: andertoons – Flickr

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Enfants handicapés et accès à l’éducation: conversation entre un libertarien et un gauchiste

Posted by lutopium sur 6 avril 2008

Revu et corrigé le 9 avril 2008 afin d’alléger le site.  Basé sur la version finale parue dans Cent Papiers le 8 avril 2008.

La Presse publiait la semaine dernière une série d’articles sur les écoles et sur l’intégration des élèves handicapés ou en difficulté d’apprentissage ou d’adaptation. Le texte qui suit se veut une réaction suite à une opinion émise sur le blogue libertarien « Un Québécois Libre ».

Certains connaissent mon style simpliste et mon approche quelque peu utopique. Pas de surprises ici, je fais partie des idéalistes… Contrairement à la proposition libertarienne qui prône l’accès de nos « élites » vers des écoles privées à but lucratif, je crois plutôt qu’il serait préférable pour la société de regrouper TOUS les enfants vers le système public afin de le renforcer. Si tous les élèves du primaire et du secondaire se retrouvent ensemble, peu importe le pouvoir d’achat des parents et des capacités intellectuelles des enfants, tout le monde en sortirait gagnant. L’exode des élèves doués et privilégiés vers les écoles privées pénalise le système public à bien des égards. Jetez un coup d’oeil dans La Presse de vendredi dernier et vous comprendrez que les professeurs des écoles publiques n’y arrivent plus. Et c’est dû en grande partie à la popularité grandissante des écoles privées. Les grands perdants dans cette « division des classes » sont les enfants en difficulté, les enfants handicapés et les familles qui n’ont tout simplement pas les moyens de choisir les établissements privés.

Les revenus des écoles privées proviennent indirectement de l’état. Que ce soit au niveau des subventions qui couvrent plus de la moitié des frais annuels ou des crédits d’impôt alloués aux parents, les écoles privées sont presque entièrement financées par les deniers publics. Alors, si tous les élèves convergent vers le système public, son financement sera automatiquement plus adéquat et on pourra offrir des services de qualité. On pourra recruter les spécialistes pour accompagner les élèves qui en ont réellement besoin, on pourra diminuer la charge des professeurs en ramenant le nombre d’élèves par classe à un niveau acceptable et on pourrait offrir des programmes spéciaux visant à entretenir la soif d’apprendre qu’ont certains élèves plus doués.

Mes enfants vont à l’école publique. J’ai les moyens de suivre la « parade » et de leur offrir l’école privée. Mais je m’y refuse. Pour moi, choisir les institutions privées c’est confirmer son refus à la solidarité citoyenne. Je sais que ce n’est pas votre dada et que mon opinion gauchiste ne vous surprendra pas. Je tenais à amener mon grain de sel et voir comment vous pourriez me faire changer d’idée. J’ai lu beaucoup sur le sujet, j’en ai discuté amplement avec des copains qui, comme nous, ont dû choisir entre le public et le privé. Lors de l’entrée de nos enfants au primaire, nous avons choisi une école publique. Lors du passage de notre plus vieille vers le secondaire, nous avons décidé de garder le cap.

L’enseignement qui est donné à son école secondaire est à la hauteur de nos attentes. Notre enfant démontrait des aptitudes supérieures à la moyenne et elle fait partie d’un groupe enrichi en maths et en français. De plus, nous prenons plaisir à investir du temps en famille afin de nourrir cette soif d’apprendre, ce que les parents (du moins, c’est l’impression que j’ai) semblent négliger. Au lieu de laisser les enfants glisser vers l’écran cathodique (télé, ordi, jeux vidéo) à outrance, nous profitons de certains temps libres pour discuter et débattre d’évènements historiques, de géographie, de politique, etc. Évidemment, ma conjointe et moi ne sommes pas des bourreaux de travail. Après la semaine de 40 heures, c’est le retour au foyer et l’expérience d’une vie familiale simple et bien remplie.

En terminant, j’aimerais apporter une opinion sur le palmarès de l’Actualité et de l’Institut Économique de Montréal : le classement des écoles privées ne vaut rien. Primo, les enfants qui fréquentent ces écoles sont plus « doués » que la moyenne, car c’est une condition d’accès et ils devront retourner vers le public s’ils ne sont pas capables de maintenir de bonnes notes ou s’ils font preuve de comportements inadéquats. Secundo, et ce sont des professeurs qui me l’ont confirmé, les résultats sont parfois truqués afin de protéger le classement de l’école dans ce palmarès. Je trouve ça fort malsain.

Photo : Université de Chicago, par Androfire- Flickr

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