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Archive for the ‘Médias’ Category

La droite québécoise et les syndicats

Posted by lutopium sur 19 mars 2009

Ce billet est publié simultanément sur le blogue collectif « Les 7 du Québec ». Vous êtes invités à laisser vos commentaires sur ce site.

Suite aux récents déboires de la FTQ Construction, les partisans de la droite et du libre-marché n’ont pas raté l’occasion de discréditer le syndicalisme en l’associant au crime organisé, allant même jusqu’à présumer que toutes les centrales sont reliées à la mafia… Utilisant sa rhétorique néolibérale habituelle, le blogue libertarien Le Québécois Libre profite de l’occasion pour transmettre encore une fois le message de ses maîtres: « …ce qui distingue les syndicats des organisations criminelles est que les premiers disposent de privilèges légaux considérables pour légitimer leurs actions, mais la méthode est essentiellement la même…. La violence et le vol font intrinsèquement partie des méthodes syndicales…» On fait encore une fois dans le plus grand des délires.

Aucune nuance n’est apportée dans les nombreux billets parus sur les blogues de droite. Selon eux, tous les syndicats utilisent des méthodes doûteuses et ne cherchent qu’à protéger leurs intérêts, allant jusqu’à s’associer avec les organisations criminelles de Montréal. À les entendre, ce sont les syndicats qui cherchent à tisser des liens avec le crime organisé et non le contraire. Tout le monde est coupable. On va même jusqu’à ressortir le squelette d’André Desjardins pour argumenter le tout…

Personnellement, et ce même si je n’ai jamais été syndiqué, j’appuie inconditionnellement le droit d’association des travailleurs . Nous en avons fait du chemin depuis le 1er mai 1886 où les travailleurs de Chicago ont obtenu la journée de travail de huit heures après une grève qui a mobilisé 300,000 personnes. Même si des militants furent arrêtés et condamnés à mort (quatre d’entre eux furent pendus), le mouvement syndical ne s’est pas laissé intimidé et a poursuivi sa lutte afin d’établir un équilibre dans les négociations avec les patrons.

Au Québec, le patronat s’est doté de plusieurs associations et lobbies afin d’établir un rapport de force avec les donneurs d’ouvrage, particulièrement les services publics. Chambres de commerce, Conseil du Patronat et quelques think tanks bien financés leur permettent d’influencer les dépenses et les attributions de contrats. Si les patrons ont le droit d’unir leurs forces tout en contrôlant directement ou indirectement la majorité des médias d’information, pourquoi les travailleurs n’auraient-ils pas accès à ce droit fondamental?

Évidemment, pour la nouvelle classe néolibérale, les syndicats sont un obstacle au développement économique, à l’augmentation des profits et à l’enrichissement de quelques privilégiés. Faudrait m’expliquer pourquoi de simples citoyens québécois n’hésitent jamais à appuyer nos entrepreneurs sans réserve tout en rejetant toute idée de rassemblement des travailleurs. Si j’utilise le même raisonnement que celui présenté par ces blogueurs réactionnaires, il faudrait peut-être songer à fermer les firmes de courtage financier, les banques et certaines entreprises. Car, ces temps-ci, les fraudeurs et les tricheurs se retrouvent beaucoup plus de ce côté que dans les centrales syndicales… Ce n’est pas parce que quelques individus assoifés de quelques dollars et d’une vie de pacha sur un yatch qu’il faut discréditer l’ensemble du mouvement syndical. Croyez-vous vraiment que l’Ordre des Infirmières, le syndicat des techniciens de Bell Canada et celui des journalistes de Quebecor sont parrainés par la mafia?

D’ailleurs, n’oubliez pas que ce sont des journalistes syndiqués d’une entreprise publique (Radio-Canada) qui ont dénoncé les agissements des dirigeants de la FTQ Construction. Même s’il semble évident que l’organisation connait des problèmes innacceptables, il ne faudrait pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

Photo: murilo – Flickr

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Les chiens de garde

Posted by lutopium sur 14 mars 2009

Ce billet a été publié le 19 février 2009 sur le blogue collectif « Les 7 du Québec ».  Vous êtes invités à laisser vos commentaires sur ce site.

Lorsqu’un pays est en guerre, il n’est pas surprenant de constater que le travail des journalistes est teinté par une forme de patriotisme ou une autre. Sans doute vous souvenez vous de la couverture médiatique des élections présidentielles de 2004, du moins celle que recevait nos voisins américains, invités à prendre position sur des enjeux reliés principalement à la défense de leur territoire et à la lutte contre des ennemis qui semblaient se cacher partout. Une campagne électorale où l’axe du mal était ramené au premier plan. L’appel au patriotisme et à la guerre contre le terrorisme international lancé par Bush et l’équipe républicaine influença le travail des journalistes. Quelques jours avant le scrutin, Michael Moore ne s’est pas gêné pour rappeler les journalistes américains à l’ordre. Il ira jusqu’à les accuser d’avoir du sang sur les mains.

Quelques mois plus tard, suite à cette couverture médiatique imprégnée de mensonges et de distortions – contrôlée en partie par des médias ayant des liens avec le parti républicain ou avec des intérêts économiques, des journalistes et des activistes se sont réunis à Saint-Louis afin de lancer des pistes de réflexions sur l’état de leur presse, qui, selon eux, avait royalement dérapé lors des élections où Bush a obtenu son second mandat. Lors de cette première édition du National Conference for Media Reform, des journalistes comme Amy Goodman, Bill Moyers, Naomi Klein, John Nicholls, Phil Donahue, Al Franken et plusieurs autres ont prononcé des discours, conçu des ateliers de travail et suscité les débats, permettant aux participants de remettre en question tout le monde journalistique qui les entourait en ce printemps 2005.

Pendant ce temps, les médias traditionnels poursuivaient leur quotidien et la couverture des conflits militaires les tenaient fort occupés. Les médias de droite, inspiré par les succès de Fox News, semblaient toujours dans l’euphorie, appuyant les politiques républicaines sans jamais remettre en question les folies de leur président. Enveloppés dans leur patriotisme aveugle, ils n’ont jamais deviné qu’une crise économique se pointait à l’horizon.

Lors du lancement de la récente campagne à l’investiture du Parti Démocrate, certains journalistes démontrent un intérêt renouvelé à la chose politique et la couverture médiatique semble être un peu plus équilibrée qu’en 2004. Keith Olbermann, Chris Matthews et Rachel Maddow de MSNBC déclarent la guerre aux fanatiques de la droite américaine, Bill O’Reilly en tête. Enfin, se disait-on, une chaîne d’information continue, un major, se joignait aux médias alternatifs qui tentent de faire passer le message des Hillary Clinton, Barack Obama et Dennis Kucinich. Les liberal medias, comme on les appelle aux States, ont agrandi leurs rangs. Des milliers de blogues, de think tanks et de médias alternatifs gagnent leur pari et parviennent à s’imposer dans la jungle médiatique. Sans compter les nombreux livres politiques qui présentent des idées progressistes.

Comment se comporte cette gauche américaine depuis l’entrée au pouvoir d’Obama? Suite à cette première semaine à la Maison-Blanche, où Obama a réussi à effacer presque tout souvenir de son prédécesseur, les progressistes sont-ils toujours solidaires de son plan de match? Après l’engouement provoqué par la fermeture de Guantanamo Bay, les journalistes sont-ils d’accord avec les récentes décisions pour la relance de l’économie?

Depuis le dépôt du plan Geithner, les journalistes sont aux aguets. A tous les jours, des articles, des éditoriaux et de nombreuses entrevues présentent des analyses économiques très cirtiques afin d’aller au fond des choses… Un exemple parmi tant d’autres, le plus récent éditorial de la revue politique The Nation:

« Espérons que le président Obama a demandé à ses aviseurs économiques s’ils possèdent un Plan B – parce que le Plan A a échoué aussitôt que le Secrétaire au Trésor Tim Geithner en a annoncé les détails… Nous demandons à Obama de lancer une approche complètement différente. La cause terrifiante et fondamentale de cette crise, démystifiée par les experts et certains investisseurs prudents, se résume par le fait que nos plus importantes institutions financières sont insolvables. Il n’est pas dans l’intérêt des citoyens d’encourager le Trésor à les maintenir en vie…

Ignorant les demandes formulées par les sceptiques et les réformistes (incluant The Nation), le président s’est entouré d’habitués de l’ordre établi et a vigoureusement exclut toute approche originale. Il n’est pas trop tard pour corriger cette déformation mais il ne peut attendre encore longtemps. La Maison Blanche a besoin d’un sain mélange d’idées et d’aviseurs – des gens qui n’ont aucune raison de sauver des associés de la vieille Wall Street, tout en étant capables d’imaginer des jours meilleurs apparaître au travers les ruines. Regardez autour Monsieur le Président. Vous les trouverez. »

Reste à espérer que les journalistes demeureront critiques et qu’ils ne deviendront pas les mégaphones des influences qui pèsent sur le parti et sur les membres de l’exécutif. Comme le soulignait récemment Normand Baillargeon, « … sans nier l’importance de cette base militante qui a travaillé très fort pour lui, il faut d’abord se rappeler qu’Obama occupe des fonctions que personne ne peut occuper sans avoir gagné à ce jeu de relations publiques largement coordonné et mis en scène par les institutions dominantes, et obtenu leur assentiment… »

Il y a sans doute de l’espoir dans l’air.  Mais il faut conserver un esprit critique.  N’en déplaise à Denise Bombardier.

Illustration: DJ Xavior – Flickr

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Conflit au Journal de Montréal: saisir l’occasion

Posted by lutopium sur 25 janvier 2009

La nouvelle inonde l’actualité depuis quelques jours. Les sites indépendants, les blogueurs, les médias électroniques et les quotidiens – même le journal français Le Monde en fait mention, nous informent que la direction de Quebecor Media a décidé de verrouiller les portes du Journal de Montréal, obligeant ainsi 253 travailleurs à se tourner vers la mobilisation syndicale et le lancement d’un site qui annonce leur bataille face à ce géant de la convergence des médias.

Ça va de soi, je n’ai aucun problème à encourager et même supporter des travailleurs qui luttent pour protéger leurs emplois et leurs conditions de travail. Surtout lorsque l’employeur baigne dans les profits et que les mesures suggérées ne visent qu’à les augmenter et à écraser les travailleurs. Je dois tout de même l’avouer, je ressens un petit malaise à donner un appui inconditionnel aux journalistes du Journal de Montréal (JdM).

Dans la lutte globale que nous menons pour court-circuiter le discours néolibéral que nous subissons depuis quelques années, j’ai souvent perçu le JdM et les autres produits de l’empire Quebecor comme des collaborateurs à ce lavage de cerveaux corporatiste qui, jour après jour, conditionne les spectateurs à croire que les cols bleus sont des paresseux, que les syndicats sont corrompus, que la fonction publique est nonchalante et innefficace, que la privatisation des services publics n’est pas une mauvaise idée, que les écoles privées font mieux, etc… Un ensemble de publications qui endort les citoyens avec des potinages inutiles, des paparazzis assoiffés d’histoires juteuses; alimentant ainsi le culte de la vedette et à offrir ce somnifère qui contribue à distortionner la réalité, à accepter les injustices tout en rêvant d’accéder un jour au statut de vedette ou pacha…

Comment réagiront les autres syndiqués de l’empire Quebecor et l’ensemble des travailleurs québécois? Y’aura-t-il un appel au boycott des produits du groupe de Pierre-Karl Péladeau? Est-ce que les gens qui se disent solidaires aux employés du JdM donneront du fil à retordre à l’empire? Comment réagiront les travailleurs syndiqués de l’imprimerie qui assurent la publication quotidienne du JdM? Est-ce que les journalistes de l’empire – incluant les pigistes, refuseront de collaborer à la rédaction du JdM? Aurons-nous l’audace de subir les conséquences d’un boycott généralisé, visant les produits de Vidéotron, Archambault, Sogides et autres? J’ai comme l’impression que les syndicats n’oseront pas mettre en péril plus d’emplois que ceux directement touchés par le présent conflit…

Le temps est-il propice au lancement d’un nouveau quotidien québécois? Considérant que l’autre empire médiatique – celui de Power Corporation, ne veut pas se départir du quotidien La Presse car il représente un outil fantastique pour promouvoir les intérêts des marchés financiers tout en permettant à la famille Desmarais de supporter le Parti Libéral dans sa conquête du pouvoir… Reconnaissant que l’approche éditioriale du JdM et de son cousin de Québec ne reflètent pas la volonté d’une partie de la population qui cherche à casser le discours corporatiste… Je crois que le temps est propice pour se mobiliser et se donner un nouveau journal qui présenterait une information équilibrée, tout en étant dissocié des intérêts économiques et financiers qui « censurent » le travail des journalistes.

Certains acteurs de la scène québécoise pourraient unir leurs forces pour explorer la possibilité de lancer un nouveau quotidien qui apporterait un vent de fraîcheur dans l’actualité. Un journal détaché de tout intérêt économique, une coopérative de travailleurs qui pourraient présenter une information non-biaisée qui compléterait de brillante façon tous les efforts qui sont déployés aujourd’hui sur Internet pour présenter des informations alternatives…

J’appuie donc les travailleurs et travailleuses du JdM et je me rallie à l’appel au boycott qui prend forme. Mais je ne deviendrai pas soudainement un supporteur d’un journal ou d’un empire médiatique qui représentent souvent le contraire des mes convictions. Le temps est propice au lancement d’un nouveau quotidien. Aussi modeste soit-il… Si les travailleurs du JdM sont de grands admirateurs de Rue89, ça devrait se refléter dans l’approche éditoriale et dans le refus de jouer le jeu du monde des affaires…

À lire: L’empire Quebecor : Concentration verticale dans l’édition québécoise

Quinze mois de conflit au Journal du Québec : liberté d’informer contre liberté d’exploiter

Jean-Pierre Chabonneau: La culture de vautour des médias

Illustration: Funadium – Flickr

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L’insolubilité religieuse

Posted by lutopium sur 10 janvier 2009

Alors que les québécois se demandent si la meilleure façon de fêter l’arrivée d’une nouvelle année est d’avoir les yeux rivés sur le téléviseur tout en étudiant l’évolution de l’humour dans leur pays, le conflit israélo-palestinien sombre de plus en plus dans l’impasse. La grande majorité des gens s’entendent pour dénoncer la mort des civils dans la bande de Gaza et imposer un cesser-le-feu immédiat. Ce que je trouve étrange c’est cet entêtement à vouloir choisir son camp. Certains appuieront Israël inconditionnellement alors que d’autres défendront le Hamas sans retenue… Parfois, j’ai l’impression que nous analysons l’actualité comme s’il s’agissait d’un match de hockey…

Prenez les blogues politiques québécois par exemple. Est-ce que quelqu’un pourrait m’expliquer pourquoi les blogueurs qui se disent de la droite appuient Israël? Si on se fie au plus récent palmarès de TLMEB, sur les 30 blogues politiques les plus populaires, 13 d’entre eux ont une tendance vers la droite. La plupart affichent leur appui à l’état hébreu. Quelles sont les raisons qui motivent Antagoniste, Majorité Silencieuse, David Chrétien, Bleu Québec, Christian Rioux, Geloso-Breguet et autres à promouvoir les intérêts d’Israël? Certains d’entre eux affichent même un icône pour confirmer leur position et d’autres vous invitent à signer une pétition pour officialiser votre appui… Les blogueurs conservateurs canadiens et américains sont également solidaires à la cause israélienne. Et on apprend ce matin que cette tendance dépasse le mouvement underground: « la majorité des journaux canadiens-anglais se sont rangés derrière Israël… », nous apprend Manon Corneiller dans les pages du Devoir. Et que dire de ce député canadien profitant de son émission de télévision pour alimenter les préjugés?

Comme d’autres blogueurs politiques, je ne ressens pas le besoin d’appuyer l’un et d’accuser l’autre. Fondamentalement, nous supportons les peuples israélien et palestinien qui se retrouvent victimes d’agendas politiques et de croyances fondamentalistes moyenâgeuses. Je trouve fort dommage que les civils soient la cible de l’armée israélienne et du Hamas et que, des deux côtés, la propagande déforme la réalité. Nous devons tous questionner nos conclusions avant d’endosser l’un ou l’autre camp. Est-ce qu’un appui envers Israël est justifié par une certaine haine envers les peuples arabes? Associez-vous inconsciemment les gestes du Hamas aux attentats du 11 septembre 2001? Appuyez-vous le peuple juif car leur religion est apparentée au christianisme? De l’autre côté, ressentez-vous un inconfort envers le peuple juif? Croyez-vous que tous les israéliens sont sionistes? Apparentez-vous l’état d’Israël au gouvernement américain?

Depuis le début de la campagne « Cast Lead », je prend le soin de consulter les grands quotidiens nord-américains ainsi que les sites Al Jazeera et Jerusalem Post. Impossible pour moi d’appuyer le gouvernement israélien ou le Hamas. Le seul constat qu’on peut facilement poser c’est qu’il est inacceptable que des civils soient sacrifiés pour permettre l’application d’une stratégie politique tout en refusant de travailler sérieusement à adopter les solutions qui sont déjà sur la table. D’un point de vue athée, ce conflit est totalement absurde. Si les êtres humains étaient en mesure de diluer leurs croyances religieuses, nous n’en serions pas là.

Si vous avez dix minutes devant vous, je vous invite à lire ces deux papiers avant de couler votre opinion dans le béton:

An Unnecessary War, par Jimmy Carter

Gaza: Where are the Peacemakers? par Ali Elhajj

Illustration: M.F. Hussain – therumpelstiltskin – Flickr

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Entre le bleu et le rouge

Posted by lutopium sur 7 janvier 2009

Pourquoi pas? Une deuxième année dans la blogosphère… Après une centaine de billets publiés depuis le 8 décembre 2007, j’ai finalement pris la décision de continuer cette aventure…. poursuivre ce partage d’idées, d’opinions, de pensées plus ou moins pertinentes…

Ce que j’aime par dessus tout, c’est d’apprendre qu’un visiteur tombe sur ce blogue à l’improviste et qu’il y découvre de nouveaux arguments… À la manière de Neo, hésiter entre le comprimé bleu et le rouge, refuser la propagande et le statu quo… Questionner le discours politique, refuser la publicité abrutissante, court-circuiter la séance de brainwash collectif…

Plus que jamais, je crois que le temps est venu pour les citoyens de reprendre le contrôle de la situation… Il faut trouver une façon de se réapproprier une partie du pouvoir. Les politiciens professionnels et les commerçants – petits et grands, doivent maintenant nous rendre des comptes. Si l’objectif ultime de la race humaine est d’assurer une vie décente pour tous, il faudrait faire quelque chose, débuter quelque part…

Au cours des prochaines semaines, j’essaierai d’amener un second souffle à ce blogue en suggérant des articles trouvés ici et là sur la toile. Des informations qui permettent de faire un peu de lumière sur ce qui se passe autour de nous. Les fraudes, les ambitions démesurées, la soif d’argent et de luxe, le confort et l’indifférence, le culte du chef qui nous oblige à demeurer moutons… Il me semble également important de ramener les questions environnementales au premier plan car, 40 ans après le Club de Rome, il n’est pas certain que la race humaine trouvera les moyens pour assurer sa survie. Après tout, ne sommes-nous pas – comme le suggèrait Pink Floyd, comfortablement engourdis devant tout ce qui se passe réellement autour de nous?

Finalement, j’aimerais profiter de l’occasion pour vous souhaiter une très belle année 2009. J’espère sincèrement que les prochains jours vous amèneront le simple bonheur, les petites joies quotidiennes et le moins de tourments possibles. J’apprécie votre passage chez moi et je reprendrai le temps de réagir à vos commentaires. Je prendrai également quelques heures par semaine pour aller visiter mes blogues préférés et réétablir ce dialogue qui permet d’unir nos idées et quelques pistes de solutions. Ma liste est à jour, je vous invite à visiter ces perles de la blogosphère québécoise.

Illustration: maddlatinfilmz – Flickr

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Paysages de campagne

Posted by lutopium sur 16 novembre 2008

C’est plus fort que moi. Je ressens le besoin de partager quelques réflexions en ce 12ème jour de campagne électorale. Ça sera comme une thérapie. Le comité électoral de notre circonscription reprend ses activités ce matin vers 11 heures. J’en profite donc pour écrire ces quelques mots, histoire de faire sortir le méchant.

Le visage républicain de l’ADQ

Il est évident que les conseillers de l’ADQ cherchent à rafraîchir leur stratégie électorale. Depuis le déclenchement des élections, leur chef semble désorienté, ne sachant pas sur quel clou il doit frapper pour rejoindre la population. Hier après-midi, on a pu constater le fruit de leurs réflexions. Lors d’une assemblée militante à Québec, l’ADQ a invité l’ancienne juge Andrée Ruffo à prononcer un discours sur un sujet qui lui tient particulièrement à coeur: la famille. Elle se joint au discours populiste en lançant: « Je crois encore aux familles. Ce n’est pas vrai que c’est l’État qui donne de l’amour aux enfants… ».

Voilà un double discours directement inspiré du Parti Républicain et du Parti Conservateur. Dans une même phrase, on rend gloire à la famille et on en profite pour identifier l’état comme une grosse bibitte qui devrait se retirer complètement des programmes sociaux. Voyons donc… Pauline Marois et Françoise David n’ont jamais dit que l’état devait donner de l’amour aux enfants! Toute l’idée derrière le programme des CPE est de soutenir les québécoises et les québécois qui tentent de concilier le travail et les obligations familiales… L’apparition des CPE fait suite à des années de luttes et de revendications menées par les regroupements de femmes et par des groupes communautaires.

Dans la tradition de George W. Bush et de Stephen Harper, voilà donc la dernière idée des stratèges de l’ADQ: encadrer le débat autour de la famille dans un modèle patriarcal. Il semble évident pour eux que les mamans doivent rester à la maison pour prendre soin des petits. Et Mario Dumont de préciser cette approche en lançant « avec l’ADQ, c’est un enfant, une place au soleil. Pas d’oubliés… » Cette phrase ne vous rappelle pas le slogan de George W. Bush en 2004: « No child left behind… »?

La mission des services gouvernementaux n’est pas de régler les problèmes reliés au démantèlement des familles. Les CPE existent pour faciliter le quotidien des citoyennes et des citoyens du Québec. L’augmentation du taux de divorce n’a rien à voir avec l’état. Regardez plutôt du côté de mode de vie imposé par notre société de consommation…

Le droit d’exister d’un parti progressiste

Les québécois devraient décider par eux-mêmes s’il est pertinent de compter Québec solidaire dans le paysage politique. Cette formation politique émergente, rassemblant des québécois et des québécoises de tous les horizons, doit faire preuve de créativité afin de se tailler une petite place dans cette campagne électorale. La formation de Françoise David et d’Amir Khadir ne pouvait pas enclencher des dépenses avant le lancement officiel de la campagne électorale, confirmé par la visite du premier ministre chez le lieutenant-gouverneur. Les trois « grands » partis ont commencé à se préparer à ces élections des jours, voire des semaines avant son lancement. Déjà, dans la nuit du 6 décembre, leurs pancartes étaient montées aux pôteaux. Leurs autobus étaient prêts à silloner les routes du Québec. Les locaux étaient loués, les lignes téléphoniques activées.

Le jeudi 6 novembre au matin, l’équipe électorale de Québec solidaire enclenchait ses activités pour démarrer sa campagne. À l’exception des priorités reliées aux circonscriptions des deux porte-parole, il fallait compter une dizaine de jours pour concevoir et mettre en place tous les services qui permettent de soutenir les associations locales d’un bout à l’autre du Québec. Contrairement aux trois autres partis, qui profiteront des 33 jours de campagne, cette jeune formation politique devra se contenter de trois semaines pour se faire connaître et prendre sa place dans le débat.

De plus, les médias semblent être complices dans ce jeu inadéquat en minimisant la portée de Québec solidaire. Selon l’analyse d’Influence Communications, Qs récolte un maigre 2% de la couverture médiatique alors que les trois partis principaux occupent entre 25% et 45% de l’espace. On dira que Françoise David récolte une couverture reliée aux intentions de vote… Mais comment les électeurs peuvent-ils se faire une meilleure idée si la couverture médiatique est si maigre? Dans les médias principaux, on ne parle presque plus de Qs. On ne parle que des trois partis qui siègent actuellement à l’assemblée nationale et ce, même si Qs tient des conférences de presse quotidiennes et maintient un site web qui est rafrâchi plusieurs fois par jour.

De plus, comme Pauline Marois et Jean Charest refusent d’inviter Françoise David au débat des chefs, les québécois ne pourront pas se faire une opinion par eux-mêmes. C’est l’ensemble du Québec qui est pénalisé par l’absence de Mme David à ce débat. À mon avis, il serait extrêmement rafraîchissant de l’entendre. Ça court-circuiterait l’homogénéité du discours actuel. La présence de Mme David permettrait à une portion de la population de se faire entendre.

Et que penser de la campagne de salissage envers Qs qui nous ramène dans l’ère du maccartisme, en identifiant le parti comme une formation d’extrême-gauche? C’est vraiment mal connaître cette formation politique. Comment expliquer qu’un journaliste du Devoir, qui semble admirer le travail de Ségolène Royal, puisse salir la réputation du seul parti progressiste au Québec?

La force d’une couleur à la mode

Depuis la campagne électorale de 2007, on assiste à un nouveau phénomène sur l’échiquier politique: l’attrait que peut procurer l’utilisation d’un mot: vert. Les derniers sondages indiquent que le Parti Vert obtiendrait 7% des intentions de vote. N’est-il pas extraordinaire que ce parti, qui n’a pratiquement aucune structure, attire la sympathie des électeurs grâce à la couleur qui enrobe son nom? S’il y avait un Parti Bleu, grand défenseur de la qualité de l’eau, profiterait-il également d’un succès mystérieux?

Depuis que le nouveau chef du Parti Vert, M. Guy Rainville, a refusé de s’allier à Québec solidaire afin de permettre aux deux partis de se tailler une place au soleil, j’ai moins de respect pour cette jeune formation politique. Ils savent très bien que les deux porte-parole de Qs ont de bonnes chances de gagner leurs sièges dans les circonscriptions de Gouin et Mercier. Invité à ne pas présenter de candidats dans ces deux comtés et d’identifier les endroits où Qs aurait appliqué la même stratégie, M. Rainville a déclaré « …nous avons décidé de ne pas céder les deux comtés à Québec solidaire. » Comme s’ils avaient une chance de remporter ces deux circonscriptions…

C’est ce que je retiens de ces premiers jours de la campagne électorale: discours populiste de Mario Dumont, non-respect de la démocratie de la part des médias, de Jean Charest et Pauline Marois ainsi qu’un opportunisme malsain de la part du Parti Vert. Mais nous travaillerons d’arrache-pied pour faire connaître la plate-forme de Qs et de faire avancer les idées progressistes.

Illustration: Artocular – Flickr

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La vie dans la brousse de fantômes

Posted by lutopium sur 31 octobre 2008

Aujourd’hui, les enfants enfilent leurs plus beaux costumes et rêvent déjà aux friandises qu’ils rapporteront à la maison… Les dentistes espèrent que les gens seront généreux afin de faire fortune avec toutes ces bouches sucrées. Aujourd’hui, c’est la dernière journée d’octobre – tradition mystérieuse où nous célébrons la mort et la peur – bref, l’essence de la semaine…

Tout a commencé lundi dernier lorsque Jean Charest s’est apeuré devant l’idée que le Québec ne pourrait pas traverser une crise économique avec un gouvernement minoritaire. Dès le lendemain, les journalistes et éditorialistes des journaux de l’Empire Desmarais furent pris de panique et encourageaient les québécois à élire un gouvernement fort afin de nous protéger contre le pire, sans trop savoir pourquoi, voire les mauvais esprits des lois naturelles qui semblent envelopper le monde économique.

Hier soir, David Byrne était de passage au Métropolis afin de nous présenter un spectacle qui soulignait sa collaboration avec Brian Eno. Impossible pour un fan des Talking Heads et de l’album « My Life In A Bush Of Ghosts » de rater l’évènement. Après avoir passé une soirée mémorable, on pouvait apercevoir les gens déambulant sur la Sainte-Catherine, certains arborrant déjà leurs plus beaux costumes, prêts à fêter cette célébration macabre…

La semaine se termine par une belle journée d’automne, nous annonçant le départ de politiciens expérimentés qui profitent du déclenchement des élections pour mettre fin à leur carrière. Il est quand même triste pour l’ADQ de perdre Gilles Taillon, un geste qui semble vouloir confirmer que le parti de Mario Dumont est maintenant admis aux soins intensifs… Le Parti Québécois se retrouve en deuil suite à l’annonce de la retraite – fort bien méritée – de Louise Harel et de Rita Dionne-Marsolais.

Oh, ça frappe à la porte. C’est sûrement un petit monstre qui veut des bonbons. Mais non… Monsieur le député…. Bonsoir à vous. Tiens, voici une petite friandise, acceptez-la en gage de remerciements même si vous êtes du genre fantôme.. Profitez bien de ces derniers jours, je ne crois pas que le 450 votera ADQ en décembre. Et prenez donc la citrouille, elle vous va bien…

Photo : hck – Flickr


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Est-ce que Desmarais veut des élections?

Posted by lutopium sur 29 octobre 2008

Comme le mentionne Robin Philpot dans son dernier bouquin, Paul Desmarais et Power Corporation n’ont presque pas investi au Québec depuis une trentaine d’années. Cependant, depuis l’arrivée de Jean Charest à la barre du Parti Libéral du Québec, tout laisse croire que la famille Desmarais a retrouvé un allié politique à Québec. Après l’endossement (impopulaire) de M. Charest pour le projet Rabaska – dans lequel Power Corporation a des intérêts financiers, Paul Desmarais a fait preuve de reconnaissance et d’amitié envers notre premier ministre en l’invitant à une réception privée lorsque Nicolas Sarkozy lui a décerné la Légion de la Grande-Croix..

C’est donc en cours de mandat minoritaire que Jean Charest s’est rapproché un peu plus du milliardaire québécois. En considérant que les intérêts de Power Corporation sont maintenant reliés au monde de l’énergie et des services publics, on peut se demander si Paul Desmarais a manifesté son intérêt pour l’hydro-électricité, les énergies fossiles du Saint-Laurent et l’eau potable de nos lacs et rivières… Possédant maintenant des compagnies d’assurances qui offrent des couvertures médicales, on peut également imaginer que M. Desmarais glisserait un petit mot en faveur de la privatisation des soins de santé… Si les deux compères n’arrivent pas à se rencontrer quelque part, y’a toujours les journaux…

Alors, ils disent quoi ces journaux ce matin? Du côté de La Presse, on ne se cache pas pour réclamer des élections. Sous la plume d’Yves Boisvert, qui essaie d’être drôle sans succès, on tente de nous convaincre qu’elles sont inévitables: « Comme ça, vous ne voulez pas d’élections? On vous comprend, mais mettez vous à la place de Jean Charest un instant. A-t-il seulement le choix? » Fidèle à son poste, l’éditorialiste André Pratte n’est pas moins subtil: « Si l’on en croit les sondages et la rumeur publique, une grande majorité de Québécois est furieuse contre Jean Charest parce qu’il songe à tenir des élections générales le 8 décembre prochain. Aussi répandu soit-il, ce mécontentement ne nous semble pas justifié… »

Dites M. Charest, vous avez lu La Presse ce matin? Le message est clair, vous pouvez y aller.

Photo: Nicholas Gray – Flickr

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Pourquoi un gouvernement majoritaire en temps de crise?

Posted by lutopium sur 28 octobre 2008

Je suis un de ceux qui n’achètent pas l’argument de Jean Charest qui laisse croire qu’il est important pour le Québec de se doter d’un gouvernement majoritaire afin de traverser la crise économique qui se pointe le nez. Je ne sais pas si vous ressentez le même pessismisme, mais j’ai l’impression que les choses vont mal tourner après les fêtes. Je ne suis pas un expert en économie ou en finance mais j’ai l’intuition que le ralentissement que nous connaîtrons après la consommation folle de décembre sera le pire des vingt ou trente dernières années. Nous achèterons moins, les taux d’intérêt augmenteront, les entreprises devront abolir des postes et le marasme s’installera.

Le premier ministre essaie donc de nous convaincre que les temps seront moins pénibles si le Parti Libéral a le pouvoir de gouverner sans faire de compromis avec les partis d’opposition. Les projets de loi pourront être adoptés plus rapidement et la gestion quotidienne des affaires de l’état se précisera sans se précoccuper des députés de l’autre côté de la chambre. Comme le gouvernement du Québec n’a aucun pouvoir sur la politique monétaire canadienne et aucune influence sur les taux d’intérêt, je me demande bien quel est le plan de M. Charest. Laissez-moi deviner… des subventions aux entreprises en difficulté? Des crédits à des entreprises qui veulent investir au Québec? Ou peut-être une liquidation du patrimoine collectif… songerait-il à vendre Hydro-Québec? À privatiser les soins de santé encore un peu plus? Pourriez-vous m’expliquer pourquoi M. Charest désire devenir le grand capitaine avant que la crise économique commence à faire sentir ses effets? Ne me dites pas que tout est relié aux réserves budgétaires…

À en croire les journalistes et éditorialistes du groupe Gesca, le feu vert est donné par l’Empire Desmarais. Le journaliste Vincent Marissal réconforte le premier ministre en lui rappelant que c’est lui qui maîtrise le calendrier et que le « timing » est à son avantage. L’éditorialiste André Pratte a même choisi un titre sans équivoque: « Élections: un bon moment ».

Comme ce fut le cas lors des dernières élections fédérales, il faudra que les progressistes fassent preuve de vigilance. Je suis convaincu que l’establishment libéral songera sérieusement à organiser une vente de feu afin de garnir les coffres de l’état et redistribuer encore plus de fric vers les dirigeants des chambres de commerce. On dira que le temps est propice à la privatisation des services publics, aux partenariats publics-privés, à l’impartition et quoi encore.

On s’en reparle…

Photo: Dimitri P. – Flickr

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L’ascension d’un Prince

Posted by lutopium sur 20 octobre 2008

C’est ce soir que Robin Philpot lançait son livre « Derrière l’État Desmarais: POWER ». Je suis un de ceux qui sont fascinés par le mystère entourant cette famille. Immensément riches, toutes les rumeurs veulent que les Desmarais savent également comment tirer les ficelles politiques. Mais rares sont les écrits ou les reportages qui nous offrent un portrait détaillé de la vie de ces gens riches et célèbres.

Déjà, à la lecture des premières pages, on sent que c’est un travail de recherche sérieux et que l’auteur n’hésite pas à analyser l’impact du clan Desmarais sur le projet de souveraineté du Québec. On se souvient que cette histoire est enracinée dans notre pays depuis plus de 40 ans et le livre de Philpot nous permet de comprendre la patience et l’ambition de Paul Desmarais. Déjà en 1968, le député libéral Yves Michaud y allait d’une mise en garde sans équivoque:

« En faut-il d’avantage pour marquer le caractère grave d’une situation qui, si elle n’est pas l’objet d’un examen détaillé, scrupuleux et attentif – tel que le permettent nos règlements – de la part des élus du peuple et des responsables de l’État, rsique d’abandonner dans les mains d’une oligarchie financière, une puissance plus grande que celle de l’État, une force éventuellement capable de contrecarrer les volontés des élus du peuple et de l’exécutif? Situation grave, poursuivait le député Yves Michaud… »

Ça promet d’être du bonbon… Le livre est en vente mercredi le 22. Le Journal de Montréal a même réservé quatre pages pour en souligner l’arrivée en librairie. On peut entendre Pierre-Karl s’écrier: « tiens toé mon Paulo… »

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