lutopium

Bombardier et la valse des millions

Posted by lutopium sur 13 juillet 2008

Alors que la région de Trois-Rivières apprenait hier la fermeture de l’aluminerie Aleris et la perte de 450 emplois, Bombardier annonce aujourd’hui le lancement officiel du projet CSeries et confirme que les villes de Mirabel, Saint-Laurent et Belfast ont été sélectionnées pour la construction des appareils. La Presse rapporte que plus de 2,000 emplois seront créés au Québec.

Les employés des installations de Bombardier américaines à Wichita, en banlieue de Kansas City, sont les grands perdants de cette décision.  Au cours des mois qui ont précédé le choix final, les politiciens locaux ont tenté de convaincre le constructeur québécois de produire ces petits avions dans ses installations du Missouri en offrant des incitatifs financiers, forçant du même coup les gouvernements québécois, canadiens, écossais et britanniques à renchérir leurs offres d’investissement.  Finalement, Bombardier recevra une aide d’environ un milliard de dollars afin de débuter ses activités de recherche et de développement.  Les premiers avions seront livrés autour de 2013.

Il aurait été difficile pour Bombardier de tourner le dos à ses installations québécoises.  Après tout, ce fleuron de l’économie canadienne doit son succès à la privatisation de Canadair.  Sans ce « cadeau » du gouvernement conservateur de Brian Mulroney, les Beaudoin et les Bombardier ne seraient pas devenus des joueurs importants dans la sphère aéronautique internationale.  Aujourd’hui, l’entreprise profite d’un héritage technologique important : De Havilland, Lear Jet, les avions CL-215 et Challenger…

Tout ce qu’on peut espérer avec cette annonce c’est la création de bons emplois, bien rénumérés.  Et que Bombardier rembourse les « prêts » octroyés par les gouvernements canadien et québécois.  Il ne faudrait pas que les dirigeants soient encore une fois attirés par la sous-traitance et l’impartition comme ils l’ont fait avec les cafétérias et leur département d’informatique

Photo: Big Grey Mare – Flickr

5 Réponses to “Bombardier et la valse des millions”

  1. Alex said

    Peut-être moi qui est très naïf (vu mon jeune âge), mais c’est pas épouvantable de se dire qu’on est obligés de courtiser une compagnie QUÉBÉCOISE pour qu’elle fasse faire ses trucs AU QUÉBEC ? Je ne sais pas là, mais moi ça me met par terre de voir qu’on est obligés de ramper à leurs pieds pour conserver des emplois ici (quoique ça a été la même chose aux États). En tout cas, humble avis ici.

  2. lutopium said

    @Alex: c’est le monde à l’envers… Il n’a pas si longtemps, les entreprises payaient des primes pour s’installer quelque part…

  3. Bombardier ne remboursera pas si leur opération tourne au vinaigre, tu parles d’une affaire toi.

    Pour une personne normale, cela s’appelle faire faillite et cela ne vient pas sans condition. Il est temps qu’on arrête de donner des free rides aux profiteurs du BS corporatif.

  4. lutopium said

    Le vérificateur général du Québec ou tout autre chien de garde devrait s’assurer que ces sommes sont remboursées le plus rapidement possible. Si Bombardier fait des profits (335 millions en 2007), nous sommes endroit d’établir les conditions reliées au prêt. Pas les comptables et avocats de Bombardier… Nous, le gouverment du Québec… qui se met à genoux devant l’héritier de (notre) Canadair pour créer de l’emploi… Je rejoins les libertariens sur ce point: une entreprise comme Bombardier pourrait très bien se débrouiller par elle-même pour lancer un programme comme la Série C. Les banques s’empresseraient certainement pour coucher quelques billets…

  5. Ron said

    Quand Bombardier a acquis LearJet, De Havilland et Short Brothers les 3 étaient en faillite alors pour l’héritage on repassera…

Répondre à lutopium Annuler la réponse.