lutopium

Un budget pour les amis

Posted by lutopium sur 28 janvier 2009

Sachant fort bien qu’ils ne peuvent pas se faire élire en présentant clairement leur idéologie réformiste, les conservateurs se comportent comme les libéraux afin de garder le pouvoir. Un budget à l’antipode de leurs convictions mais à la hauteur de leurs ambitions. Car c’est bien là où se situent les vrais enjeux: conserver le pouvoir afin de plaire aux copains de l’industrie pétrolière et à ceux du monde financier. Deux réactions:

« Ce budget est une aberration. C’est pire que le scénario catastrophe que nous avions imaginé. Ce gouvernement est incapable d’être proactif et d’adopter une vision moderne… Ce budget ne comprend rien de substantiel pour relancer l’économie canadienne tout en faisant face aux crises climatique et énergétique. Les infrastructures vertes, les transports collectifs, les rénovations éco-énergétiques et les énergies renouvelables n’ont récolté ni plus ni moins qu’une poignée de petit change… » – Steven Guilbeault, Équiterre.

« Les médias ont fait grand cas du déficit de 85 milliards sur cinq ans du budget Flaherty, mais ils ont complètement passé sous silence le montant faramineux de 200 milliards $ (12 pour cent du PIB) prévu dans ce que le gouvernement appelle un « Cadre de financement exceptionnel » pour venir en aide aux institutions financières canadiennes. En soi, ce transfert monétaire auprès des banques est la principale cause du déficit budgétaire et de l’endettement du gouvernement fédéral…. » Michel Chossudovsky, Centre de recherche sur la mondialisation.

Les vrais conservateurs, particulièrement les réformistes de l’ouest canadien doivent se tordre de douleur en examinant les propositions du budget. Je suis certain que les troupes de Stephen Harper viennent de perdre de nombreux appuis au sein de la communauté conservatrice canadienne. Comment les militants pourront-ils expliquer que leur parti n’hésite pas une seconde à investir des milliards de dollars dans le sauvetage des banques canadiennes (y’a-t-il détresse quelque part?) alors qu’on vante les mérites du libre-marché et d’une intervention minimale de l’état? Et c’est moi qu’on traite d’étatiste!

Comme le souligne le conservateur Gerry Nicholls sur son blogue: « Well now it’s official. The Conservative Party is conservative in name only. Makes me yearn for the days when we had relatively fiscally conservative leaders, like Jean Chretien. »

Les grands gagnants? Les banques et les pétrolières. N’avez-vous pas l’impression de vous faire fourrer royalement?

Photo: A guy with a camera – Flickr

25 Réponses to “Un budget pour les amis”

  1. derteilzeitberliner said

    En effet, les Conservateurs ont perdu des votes à droite pour plaire à la gauche. Car ce budget interventionniste ressemble davantage à ce qu’aurait présenté la coalition que Stephen Harper, il ne faut pas se le cacher.

    Cependant, en quelque sorte, on l’a cherché. Depuis des semaines, on a supplié l’État d’injecter de l’argent et, de cette manière, Stephen Harper peut dire qu’il a écouté. Mais est-ce que ça va aux bonnes places? Pour les banques, c’est une aberration! Le secteur bancaire canadien va bien, et ensuite, l’aide étatique va peut-être les inciter à se mettre dans le même pétrin que les banques américaines et étrangères – trop prêter car l’État garantit derrière.

  2. Les conservateurs ont toujours été un gang d’hypocrites : ils se disent contre les subventions quand l’économie va bien mais les acceptent quand ça va mal, ce qui revient à dire comme toujours qu’on privatise les profits quand ça va bien et on les nationalisent ( faire payer l’État) quand ça va mal.

  3. Ce que ça démontre, c’est que les conservateurs sont devenus des gau-gauchistes comme l’ADQ l’ait devenu. Au fédéral, nos choix sont maintenant centre-gauche (PCC), centre-gauche (PLC), extrême-gauche (Bloc) et extrême-gauche (NPD). Au provincial, nos choix sont centre-gauche (PLQ), centre-gauche (PQ), centre-gauche (ADQ) et extrême-gauche (QS). Sans oublier que pour les deux paliers de gouvernement, nous avons la gau-gauche environnementeuse du Green Party. Au municipal, je suis supposé faire un choix entre centre-gauche (Régis Labeaume) et centre-gauche (RMQ).

    Je suis découragé et je ne veux plus jamais voter. Il n’y a absolument plus rien qui correspond à mes valeurs, pas même un tout petit peu. Je veux mon pays du Québec, mais pas avec la belle gang de caves socialistes qui nous dirige. Un Québec souverain avec le même système socialiste mur à mur frapperait le fond du baril en tabarnac, car on se retrouverait assez rapidement en état de cessation de paiements.

    Mais, ce serait probablement le seul électrochoc qui puisse faire bouger ce nouveau pays. On verrait alors le gouvernement du Québec faire l’impensable, comme privatiser des sociétés d’État ou mettre à pied plusieurs centaines de milliers de fons-fons d’une batch, comme c’est arrivé à Puerto-Rico récemment. Ce serait un bon début. Parfois, la thérapie de choc, il n’y a que ça qui marche.

    Malheureusement, on est rendu là. Bravo lutopium! Toi et ta gang avez réussi à éradiquer le bon sens libertarien de la scène politique pour implanter un système de pensée unique gau-gauchiste étatiste. Si je déménageais à Cuba demain matin, je ne verrais aucune différence avec ce que la vie politique québécoise et canadienne est devenue.

  4. lutopium said

    @Derteilzeitberliner: Je ne crois pas que les conservateurs veulent plaire particulièrement à la gauche. Je crois plutôt qu’ils évitent des élections car les stratèges du parti savent très bien qu’il leur serait difficile – voire impossible, de gagner des élections en insistant sur leurs principes « conservateurs ». Je suis convaincu que Stephen Harper et Jim Flaherty se trahissent eux-mêmes en suggérant ces mesures interventionnsites. À mon avis, ces mesures sont proposées pour plaire aux banques et aux pétrolières. Car ce sont eux les grands gagnants avec le dépôt de ce budget.

    @AntiPollution: Je crois que la réelle volonté de l’exécutif du Parti Conservateur a été dévoilée lors de la mise-à-jour économique de novembre dernier. Cette hypocrisie semble être reliée à des pressions extérieures au Parti. Les vrais conservateurs sont en furie. Voir Joseph C. Ben-Ami: http://josephbenami.com/index.php?option=com_content&task=view&id=85&Itemid=34

    @Jean-Luc: Je ne suis pas d’accord. Les conservateurs ne sont pas devenus gauchistes. Ce n’est pas parce qu’un parti opportuniste décide de « gaspiller » les fonds publics qu’il est de gauche! À l’exception de Jean Charest et Michael Ignatieff, la grande majorité des politiciens et des analystes politiques (sauf La Presse) ne sont pas d’accord avec l’approche des conservateurs. Personnellement, je crois plutôt que ce sont des influences extérieures au parti qui « inspirent » ces mesures interventionnistes. Comme le mentionnait déjà le professeur Michel Foucault dans les années 70:

    « Le néolibéralisme, ce n’est pas Adam Smith; le néolibéralisme, ce n’est pas la société marchande ; le néolibéralisme, ce n’est pas le Goulag à l’échelle insidieuse du capitalisme.

    Qu’est-ce donc que ce néolibéralisme? […] Pour le néolibéralisme, le problème n’était pas du tout de savoir, comme dans le libéralisme de type Adam Smith, le libéralisme du XVIIIe siècle, comment, à l’intérieur d’une société politique donnée, on pouvait découper, ménager un espace libre qui serait celui du marché. Le problème du néolibéralisme, c’est, au contraire, de savoir comment on peut régler l’exercice global du pouvoir politique sur les principes d’une économie de marché. Il s’agit donc non pas de libérer une place vide, mais de rapporter, de référer, de projeter sur un art général de gouverner les principes formels d’une économie de marché. Pour arriver à faire cette opération […] les néolibéraux avaient été obligés de faire subir au libéralisme classique un certain nombre de transformations.

    La première de ces transformations […] c’était essentiellement la dissociation entre l’économie de marché et le principe politique du laisser-faire. Ce décrochage […] avait été obtenu […] à partir du moment où les néolibéraux avaient présenté une théorie de la concurrence pure, qui faisait apparaître cette concurrence non pas du tout comme une donnée primitive et naturelle qui serait en quelque sorte au principe même, au fondement, de cette société et qu’il suffirait de laisser remonter à la surface et de redécouvrir en quelque sorte ; la concurrence, loin d’être cela, était une structure, une structure dotée de propriétés formelles, et c’étaient ces propriétés formelles de la structure concurrentielle qui assuraient, et pouvaient assurer, la régulation économique par le mécanisme des prix. […] Le néolibéralisme ne va donc pas se placer sous le signe du laisser-faire mais, au contraire, sous le signe d’une vigilance, d’une activité, d’une intervention permanente.» – Michel Foucault, Naissance de la biopolitique. Cours au Collège de France, 1978-1979,

  5. Lâches les pétrolières, je sais bien que c’est la cible préférée des gauchistes, mais présentement les pétrolières sont dans le trou, les emplois se perdent en Alberta et partout dans le monde parce que l’essence n’est pas assez chère.

  6. Si les conservateurs sont hypocrites, c’est qu’ils sont minoritaires et qu’ils doivent plaire à l’opposition pour gouverner comme ils n’ont pas eu le courage de laisser le pays aller se planter sérieusement avec la soi-disante coalition. Ce qu’on peut effectivement leur reprocher d’amblée et cela je suis d’accord avec votre analyse, c’est leur manie qui est la manie de 99,9% des politiciens, de s’agripper advienne que pourra au pouvoir quitte à vendre son âme au diable.

    Mais bien sûr les plus dogmatiques dans toute cette histoire, c’est le Bloc et le NPD qui ont dit non avant même d’avoir lu le budget. D’ailleurs savent-ils vraiment lire un budget où ne font-ils que manipuler l’opinion publique avec leur propagande de gauche bon marché…c’est à se questionner sérieusement.

    Admettons que dans un conflit de travail vous ayez une partie syndicale qui dit: « Nous dirons non à l’offre patronnale avant même d’en avoir pris connaissance. » Auriez-vous le culot de dire que vous auriez affaire à une partie syndicale de bonne foi? Je crois que poser la question, c’est y répondre non?

  7. C’est bizarre, lutopium, car je ne me suis que très rarement, pour ne pas dire jamais, définis comme étant un néo-libéral. Je me définis comme étant un libertarien, soit un libéral classique qui croit au libéralisme du XVIIIe siècle et des Pères fondateurs des États-Unis.

    Comme le libertarianisme est divisé entre deux tendances, soit le minarchisme et l’anarcho-capitalisme, je me rapproche davantage des positions des minarchistes tout en étant sous le charme de certaines positions des anarcho-capitalistes. Mais, on ne s’enfargera pas sur les fleurs du tapis, c’est pourquoi je me définis comme étant libertarien.

    Le néo-libéralisme, ce n’est que le keynésianisme, et je vais te dire pourquoi ce système ne fonctionne pas. Depuis 1929 et depuis 1913 dans le cas des États-Unis, nous avons eu droit à un semblant de libre-marché mélangé avec du keynésianisme, alors que ces deux systèmes économiques formant le néo-libéralisme sont inhomogènes, voire même antagonistes l’un et l’autre. Ensuite, on dit que le marché ne peut pas se réguler tout seul. La vérité, c’est que l’État ne l’a jamais laissé se réguler tout seul.

    Le néo-libéralisme discrédite le libéralisme classique avec le nom qu’il a, alors qu’il existe déjà un mot pour le nommer tel qu’il est: KEYNÉSIANISME! Le néo-libéralisme est donc une idéologie de gauche, à mes yeux. Mais ça, Radio-Cadenas, Richard Têtu et Patrick Lagarce n’en parleront pas.

    Pour revenir aux conservateurs, j’ai voté pour eux le 14 octobre dernier, parce que sur le plan économique, ils me faisaient penser aux libéraux classiques qui s’opposent au néo-libéralisme de l’humoriste John Maynard Keynes. Leur agenda social, moral, ultra-religieux et rétrograde, je ne faisais que le tolérer, mais sans plus, car, pour moi, l’économie est au-dessus de tout ça. Maintenant que les conservateurs sont devenus gau-gauchistes et néo-libéraux, je n’ai plus aucune raison de tolérer leur agenda social, moral, ultra-religieux et rétrograde.

    Harper m’a confirmé ce que je soupçonnais de lui en 2004-2005, soit qu’il n’est pas de la vraie droite économique. Pour lui, la coercition de la droite morale et religieuse passe en premier, et ce, quitte à lâcher le point de vue économique. On sacrifie l’économie pour garder ce qu’il y a de moins intéressant et de plus rétrograde dans la droite, c’est-à-dire la moralité religieuse extrémiste qui ramène notre société à l’âge de pierre. Méchante évolution! Je n’ai plus confiance au Parti conservateur du Canada et encore moins à Stephen Harper, tout comme je n’ai plus confiance en l’Action démocratique du Québec et en Mario Dumont depuis l’été 2008.

    Fédéral: centre-gauche (PCC), centre-gauche (PLC), extrême-gauche (Bloc), extrême-gauche (NPD), gau-gauche environnementeuse (Green Party).

    Provincial: centre-gauche (PLQ), centre-gauche (PQ), centre-gauche (ADQ), extrême-gauche (QS), gau-gauche environnementeuse (Green Party).

    Municipal: centre-gauche (Régis Labeaume), centre-gauche (RMQ).

    C’est triste à voir comme réalité politique, mais c’est ça.

  8. Reblochon said

    Christian Rioux a dit
    30 janvier 2009 à 08:04
    « Lâches les pétrolières, je sais bien que c’est la cible préférée des gauchistes, mais présentement les pétrolières sont dans le trou, les emplois se perdent en Alberta et partout dans le monde parce que l’essence n’est pas assez chère. »

    Ha ha ha !

     » Le premier groupe pétrolier mondial, l’américain ExxonMobil, a dégagé l’an dernier les plus importants profits de l’histoire, avec un bénéfice net de 45,2 milliards de dollars, en hausse de 11% sur celui de l’année précédente  »

    Maudit qu’il y a des gens credules.

    On ne parlera pas de la plus grosse petroliere francaise qui va acheter un groupe en alberta au cout de plusieurs centaines de millions… et ce en pleine crise ! Mais oui machin les pétrolières sont dans le trou … éééééééh toi tu es dans le champ et naif !

  9. Reblochon said

    Ah, et je ne suis pas gauchiste !

  10. En 2007, les 3 plus grosses pétrolières américaines (Exxon, Chevron et ConocoPhillips) ont totalisé des profits de 71,2 milliards de dollars. De leur côté, les pays de l’OPEP ont réalisé des profits de… 674 milliards de dollars. À elle seule, l’Arabie Saoudite fait presque 3 fois plus de profits qu’Exxon, Chevron et ConocoPhillips mis ensemble…

    http://www.antagoniste.net/?p=3481

  11. lutopium said

    @Christian: « les pétrolières sont dans le trou… » Es-tu sérieux? J’y reviendrai dans mon prochain billet.

    @Tym Machine: sans vouloir défendre le Bloc et le NPD, on ne peut toutefois pas dire qu’ils se sont opposés au budget sans l’avoir lu… Car les grandes lignes du budget ont été dévoilées plusieurs jours avant sa publication! J’ai entendu Gilles Duceppe à Radio-Canada mardi après-midi et il a démontré qu’il connaissait le dossier…

    @Jean-Luc: je crois qu’on s’égare lorsqu’on identifie toute sorte d’interventionnisme à la gauche. Je préfère la conclusion de Martin Masse: dans le cas des conservateurs, il s’agit plutôt d’un « socialisme de droite ». Pour ma part, je persiste à croire qu’il s’agit plutôt d’un interventionnisme exigé par les maîtres du marché. Ce n’est pas du socialisme, c’est de la manipulation effrontée afin de diriger les richesses des états vers le marché. Arrêtez de croire et de dire que les gens qui se situent à gauche de l’échiquier politique exigent un interventionnsime à tout vent. Personnellement, je suis CONTRE l’injection de fonds publics dans les institutions financières. J’y reviendrai.

    @Reblochon: effectivement, les pétrolières ne sont pas à plaindre… Et c’est bien la première fois que tu publies un commentaire sans parler de la question nationale! 😉

  12. Mathieu said

    Les Conservateurs ont choisi de faire un déficit pour garder le pouvoir momentanément et se rallier les Libéraux qui, eux, jugent que 34 G $ de l’argent de tous les Canadiens donnés aux secteurs les plus inefficaces et gaspilleurs de ressources.

    La seule bonne mesure: les CELI, annoncés quelques semaines avant le budget, pour que les gens puissent épargner jusqu’à 5000 $ par année sans que l’État n’aille leur en réclamer les intérêts.

    Mais, une coalition aurait-elle mieux fait ? 50 G$ ? 100 G$ de déficit ?
    Comme en 1997-1998, le Bloc se serait probablement fait le champion des déficits monstres, prônant un plus grand endettement des Canadiens pour sauver des vieilles manufactures polluantes ou des industries qui ne se sont jamais modernisées… tout comme Stéphane Gendron le fait (sa place est plus au PQ ou au Bloc qu’à l’ADQ, à mon humble avis).

  13. D’accord que le budget n’est pas parfait, mais nous devons avouer que les investissements dans les infrastructures et les logements sociaux sont positifs. C’est malgré tout en plein ce qu’il faut faire en crise économique. Il s’agit de politiques économiques keynesiennes de centre-gauche qui ont dû faire grincer des dents les conservateurs purs et durs.

    Notez que je suis anti-conservateur. Mais cette fois-ci, en effet, Stephen Harper a dû pencher un peu vers le centre pour conserver le pouvoir.

  14. internationaliste said

    Il a repris le programme de la coalition pour garder le pouvoir. Il a même allonger de cinq semaines la durée des prestations à l’assurance-chômage, une chose que les Libéraux même minoritaires sous Paul Martin n’ont jamais fait.

  15. Disons que l’argent octroyé aux banquiers, c’est comme s’offrir un cadeau à soi-même. Voilà pourquoi aucun conservateur ne s’offusquera de la chose.

    Accent Grave

  16. Réponse à Christian Rioux:

    L’esence n’est pas assez chère? Elle est plus chère que jamais! Il y a une limite à ne rien voir, il y a une limite à la naïveté.

    Combien coûtait le litre à la pompe quand le baril était à 150$? Réponse: environ 1,40$.

    Combrin coûte le litre à la pompe maintenant que le baril est à 40$? Réponse: environ 0,89$

    Qui empoche tout cet argent grâce au raffinage et à la distribution? Non mais…

    Profits records pour les pétrolières en 2008 par rapport à ceux de 2007 qui constituaient un record par rapport à ceux de 2006 qui constituaient un reccord par rapport à ceux de 2005 qui constituaient un record par rapport à ceux de 2004…

    et pour 2009, les profits seront encore meilleurs.

    Séchez vos larmes cher Christian, vous verrez mieux.

    J’ai une autre devinette pour vous: Devinez qui paiera pour les dégâts écologiques incroyables que cause l’extraction du pétrole des sables bitumineux?

    Accent Grave

  17. Je connais des gens en Alberta et même un de mes amis à un ami en Arabie et ça ne va pas bien du tout. Les gens perdent leurs emplois. Les profits des pétrolières que vous citez proviennent d’avant la baisse du prix du pétrole.

  18. internationaliste said

    Par contre Christian tu dois bien reconnaître que la situation des compagnies pétrolières n’est pas à faire pleurer, contrairement à bien des travailleurs. Je suis bien prêt à admettre que leur taux de profit à chuter mais elles ne sont pas à plaindre non plus.

  19. Les travailleurs qui travaillent dans ce domaine sont les premiers touchés, et non pas les investisseurs (comme la majorité de nos REER et fonds de placements).

  20. @Lutopium,

    « Personnellement, je suis CONTRE l’injection de fonds publics dans les institutions financières. J’y reviendrai. »

    Now we’re getting somewhere…

    Là dessus, je crois qu’on est 100% sur la même longueur d’ondes. Je n’approuve pas les abuseurs du bas d’échelle mais ceux du haut ne sont guère mieux, ce sont parfois des BS corporatistes et je n’ai pas peur de le dire.

    Tous ces bailouts aux banques et aux constructeurs automobiles ne sont que des parties gratuites et des récompenses à des gens qui se sont maintenus volontairement ou non dans la médiocrité. Et cela, le marché a une sanction pour cela: la faillite et la survie des meilleurs et non la survie des lobbyistes et amis des partis au pouvoir.

  21. @C Rioux,

    « Les travailleurs qui travaillent dans ce domaine sont les premiers touchés, et non pas les investisseurs (comme la majorité de nos REER et fonds de placements). »

    Laissez-moi être en désaccord avec vous sur ce point. En tant qu’ex investisseur qui y a laissé sa chemise, je peux dire que les deux sinon autant plus les investisseurs que les travailleurs sont sévèrement touchés par cette crise sans précédent.

  22. lutopium said

    @Mathieu: Il faut mettre de côté la partisannerie et critiquer le budget pour ce qu’il est. Les conservateurs purs et durs ont rejeté le budget. Personnellement, je trouve qu’il y a deux problèmes majeurs avec l’approche de M. Flaherty. Premièrement, les conservateurs décident d’injecter de l’argent dans le système bancaire alors que les banques elles-mêmes n’ont rien demandé. Deuxièmement, les investissements dans la construction d’infrastructures n’apportent rien de nouveau. Ces projets étaient déjà sur la table et visent essentiellement à réparer les infrastructures actuelles. Je ne crois pas que ça va créer de nouveaux emplois.

    @Jimmy: J’ai bien hâte de voir les résultats concrets de ces investissements. Il faudra être vigilents. Je les garde à l’oeil!

    @Internationaliste: Ça me semble tout de même insuffisant. Une mesure correcte sans plus.

    @Accent Grave: Cet argent aurait pu servir à autre chose. Où sont les projets environnementaux? Où sont les grands projets?

    @Christian: T’es pas sérieux… Les pétrolières nagent dans les profits. T’as vu le prix du litre d’essence? Rien à voir avec le prix du baril.

    @Tym Machine: Si les banques avaient été en réel danger, nous aurions pu les acheter et les nationaliser temporairement. Ce n’est pas le cas. J’ai vérifié les états financiers des banques canadiennes et elles se portent bien merci. Mais je ne serais pas surpris d’en voir quelques-unes (Scotia et Royal) profiter de cete situation pour poursuivre l’acquisition de banques étrangères…

  23. @Lutopium,

    « Si les banques avaient été en réel danger, nous aurions pu les acheter et les nationaliser temporairement. »

    Contrairement à ce que certains pourraient penser, le côté pragmatique plus que le côté libertarien dogmatique me parle davantage dans ce cas-ci. Oui, je serais d’accord à ce que bien des trucs qui vont mal dans notre société soient « nationalisés » (ou nous pouvons dire également étatisé car il ne s’agit pas toujours de « nation » ça peut être une province ou une ville par exemple comme dans le cas d’Huntingdon avec le maire Stéphane Gendron qui a étatisé ses usines de textiles ce qui dans la théorie pure et dure équivaut à du communisme ou de Hydro One en Ontario).

    Le seul problème que je vois avec tout cela, c’est que souvent la notion de « temporaire » ne semble pas rentrer dans la tête de nos dirigeants qui se croient toujours plus puissant plus ils en ont. En ce sens, oui plusieurs so-called démocrates vivent des trips dictatoriaux l’espace de quatre ans de temps et j’inclus la très vaste majorité des politiciens dans ce band wagon malheureusement. C’est cela qui constitue le principal « bogue » avec l’étatisation de tout et de rien et la réglementation qui s’en suit logiquement. Prenez par exemple les impôts fédéraux qui ont été adopté par mesure de solidarité pour l’effort de guerre en 1914 et qui devait être une mesure « temporaire » abolie à la fin de la guerre.

    Je dirais en toute certitude ici que le gouvernemaman nous a encore menti parce que nos impôts au prorata du revenu ont plus que triplé depuis ce temps là.

    Salutations.

    TM

  24. lutopium said

    @Tym Machine: C’est le double-discours politique. On plaît à la majorité en lui laissant croire qu’on prend soin d’elle et, du même coup, on est complice du grand commerce qui détruit tout sur son passage. Oui aux libertés individuelles et à la responsabilisation du citoyen et non aux abus de pouvoir et à l’effet destructif (de plus en plus évident) amenés par une soif d’enrichissement démesurée.

  25. […] Puis, il est bien beau de constater la faillite du marché libre et de faire intervenir l’État dans l’économie… encore faudrait-il changer le modèle en cause. Or, pour l’instant, la supposée solution ne consiste qu’à donner nos fonds publics aux banques et autres entreprises déficitaires. Les médias ont fait grand cas du déficit de 85 milliards sur cinq ans du budget Flaherty, mais ils ont complètement passé sous silence le montant faramineux de 200 milliards $ (12 pour cent du PIB) prévu dans ce que le gouvernement appelle un «Cadre de financement exceptionnel  pour venir en aide aux institutions financières canadiennes. En soi, ce transfert monétaire auprès des banques est la principale cause du déficit budgétaire et de l’endettement du gouvernement fédéral – Michel Chossudovsky, Centre de recherche sur la mondialisation (citation trouvée ici chez lutopium) […]

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